CHAPITRE III.
* Des Crénïlabres. ...
M. Cuvier, en établissant le genre des crénïlabres sur
les nombreuses espèces de labroïdes( de la Méditerranée
à préôpercule dentelé, avait formé un groupe de poissons
qui.se distinguait deslabresdemos côtes, mais qui n’offrait
plus des caractères assez précis et assez tranchés de ceux
des espèces étrangères, réunis encore par l’illustre auteur
du Règne animal dans le genre des labres. J’ai cherché à
remédier à cêt inconvénient , et j’ai*été assez heureux pour
en trouver le moyen dans l’observation que j’ai faite sur la
différence des dents qui m’ont servi à caractériser le : genre
cossypbe, dont je vielrs de faire connaître les espèces.,.^
Ces recherches ont dû me‘ faire changer un peu la méthode
que M. Cuvier avaif tracée pour ses labroïdes> et
m’a fait rapprocher les crénïlabres des labresy ët surtout
des cossyphes ? avec lesquels ^ espèces ont les plus grandes
affinitési On voit eu effet quelles tiennent des deux genres.
Les crénilabrés seréntpaur mot les labroïdes à préopercule
dentelé; *à lèvres épaisses e t . charnues j à dents-coniques
sur un seul rang à chaque mâchoire, à dorsale épineuse
libre et saris écailles, a hgne latérale, non interrompue. Ils
différeront des cossyphes par 1’sibsence de dents grenues
sur les Mâchoires, et par le manque d écaillés sur la dorsale
et l’anale. *
TÛ signalé le caractère de la ligne latérale non interrompue
, parce qu’il rattache, aussi, :selon moi, les créni-
lables aux labrest éh qu’il les éloigne des chromis, des
cichles et des autres genres a ligne latérale divisée, comme
lçs cheilines: Ces-erénilàbres forment un des- genres les
plus difficiles à- étudie#, à décrire pet doût on connaît un
assez grând nombre d’espaces ^pour la plupart encore mal
-déterminées. La monographie que j’en publie aujourd’hui
en fait ' Gëririaître un plus gr an dénombre que les auteurs
qui m’ont précédé-. Cri sont Surtout les naturalistes qui
écriront sur lesqtoissons de la Méditerranée, qui devront
corriger et améliorer cette lacune dans notre Ièhthéologie.
Je dois dire que les ouvrgges de M. Risso n’ont pas du tout
éclairé cette famille ,-fetn ont pu me* gervirÿlc griidô ®suré.
Le princè Chârlës Bonaparte nen apas encore*parlé dans
sa Faune dltflié; maiss%Omme il^a-bien voulu me communiquer
les différentes espacés qu’il'èn avait-raskemblées;
pour préparer le -travail que nous attendions de lui avec
impadpnc©, d® -crois que le,mieq. offrira encore aux naturalistes
desdocumens neufs et précieux.
Je viens de parler des espèce» 4e la Méditerranée,
parce qu’en» effet, tâpÉp dans cette, mer que ces poissons
abondent, isfpns'en avons moins* dans notre océan du iNford,
et je ri’en connais encore qu’un petit nombre, probablement
originaire des mers étrangères, mais dont je ne puis désigner
avec exactitude la patrie. On voit donc qo.e les crénilabres,
comme les labres:, sont des poissons -de nos zones tempérées,
elles seuls rèpfésentans nombreux de& autres labroïdes,
qui vivent pour la plupart dans les mers des climats inter-
tropicàux.
Bloch en avait placé quelques espèces dans son genre
■àé^httf'ans, -efr&Vait été en cela suivi parLacépède ; mais
on* a .déjà vu pourquoi nous» nous sommes décidff «“supprimer
cette dénomination de lutjan, appliquée à ce genre
formé contre lêsprincipesde là méthode naturelle. M. Risso