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du côté des Nobles, Futilité du côté des Laboureurs $ Ôc le nom^
bre du côté des Artifans. , . , ,r
Enfin pour prouver que jufques alors le nom d’Athéniens n’exif-
tok pas, Plutarque nous apprend que Théfée fit élever aux fron-,
tieres du Péloponèfe & de FAttique une,colonne avec deux vers
qu’Amyot a traduit auifi:
I o n i e eft vers le Soleil naiiïant.
P e l o P ô-S È s e eft devers le baillant.,
Auffi les Athéniens ou les habkans de l’Attique ne paroiffent
dans la lifte des Hellenes qui formoient le Corps des Amphic-
tyons que fous le nom d Ioniens.
5, I I.
C o u s ÉQU E Nc E s qui résultent de IHifloue de Théfée.
Première C onséquence.
Confirmation de nos Principes fur la fondation de. Rome.
Ces faits doivent nécefïairement répandre un grand jour fut
FHiftoire d’Athènes , que jufques ici le Chroniqueur avôit fi
horriblement embrouillée ôc défigurée ; & il en doit réfulter des
conféquences très-avantageuses pour les Principes du Monde
Primitif qui ont tout à gagner à la connôiffance du vrai.
Nous voyons ici à découvert ce qu’il nous a fallu deviner pour
Rome : qu elle n’avoitété fondée que par les grands Propriétaires
de la Contrée pour leur propre fureté, liberté & bonheur : que
dans cette réunion , ils avoienc apporté ôc confervé tous leurs
droits: que c’étoit ainfi qu’ils avoient formé naturellement ÔC
fans la puiffance d’aucun Roi le Corps des Patriciens , entre les
P R E T I M l N A I R E . clxxxvij
mains de qui réfidoit toute l’autorité, puifqu’eux feuls pouvoient
en avoir : ôc qu’ils ne purent perdre ces droits que par la violence
ou en pünitiôn de l’abus qu’ils en faifoient.
Notis dîmes encore que pour cimenter cette réunion on élevoit
un Temple confacré a ta Divinité fous la protection de laquelle
on Te mettoit, ôc qui fervoit de point de ralliement à la confédération
entière ; & que ce Temple étoit toujours fur un haut fieu
afin de rappeller fans ceffe leurs devoirs aux Confédérés : ôc c’eft
çe que nous retrouvons ici.
; Ce que les Athéniens appelloient A(iy ou la Cité, étoit un haut
lien , un monticule renfermé dans la Ville ôc fur le haut duquel
onconftruifit un Temple de Minerve Polias , e’eft-à-dire Protectrice
de la F ille , du Po-polus, comme difoientles Romains. Dans
la fuite, on éleva à. côté ce. magnifique Temple de Minerve fi
connu pat les gravures modernes, mais l’ancien fut confervé re-
ligieufement : ilexiûoit encore du tems de Strabon qui en parle
comme d’un vieux édifice élevé anciennement à l’honneur de Minerve
, ÔC qu’on appelloit le Polias (l).
Fûtes Grecques fondées de la même maniéré.
Athènes n eft pas la feule République Grecque qui ait été fondée
fur les mêmes principes que Rome. Nous trouvons dans Stra-
bon nombre d’exemples pareils.
La villedè Mantin^e , dit-il* (4 * fe forma par la réunion de
eînq Cantons. T égée , par celle de neuf : il en fut de même
d’HÉRÉE cth Cléombrote foit Cléonyme raffembla un. pareil
nombre de Communautés. Sept ou huit fè confédérerent pouf
(tj Strab. Civ. VTIT. pag. tfô<T.
(2) Ibid• pag. J19.
aa à