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cet effet, de s’affupef fi lias Grecs ont eu quelque coiinoiftance du
déluge même de Noé : jufques alors, nous ner disputerions, que
fur des mots. ^
Si les Grecs ont eu quelque connoijjance du Déluge de Noé.,
Si le; déluge de Noé a exifté, il doit s’en être confervé des
traces chez tous les peuples anciens, foit dans leur Hiftoire, foit
dans leur culte & dans leu r mythologie : les Grées fur-tout,
plus raprochés de hous, doivent nous en avoir tranfinis des coh-1
noîffances plus nombreufesr & plus fures. Ouvrons donc leurs
Annales & nous trouverons des récits auxquels perfonne n’a fait
l ’attention qu’ils méritent.
Les; Grecs racontoient donc que dans l’âge de fe r , les hom4
mes fe livrèrent à toutes fortes de méchancetés, de crimes & dè
défordres, enforte qulfiou irrité contreie genre humain, prit la
réfolution d’anéantir cette race perverfe, dêfîgnée par leur Roi
L ycaon ou le loup-iraviflant j & comme dans ce langage fymbo-«
liqueil étoit peint fous cette forme , on prétendit qfi’én punition
de: fes crimes, Jupiter l’avoit changé en loup',* mais: cette vèn-i
geance ne fuflfifoit pas : il fallait que tous les.horhmes expiaffent
leurs fautes : de-Ià, le déluge univerfel, celui de Deucaiion , fi-
bien chanté à la même époque par Ovide. , ,
Mais ce n’efi pas Ovide qui a imaginé, que. ce s performa ges
avaient été contemporains : il étoit d5accord avec la tradition
Grecque, telle quelle a été recueillie par Apoleodore dans la
Bibliothèque des Dieux.
» Nuc-Timw , dit-il, fils de Lycaon puni par Jupiter, étoit
* Prince d’Arcadie, & c’eft fous lui qu’arriva le déluge de Deü-
» calion.
Et voici ce qu’ils difent de Deucaiion :
V R E L 1 M I N A I R El cl;
» D eucalion’, fils de Prométhée & mari de Pyrrha,vivoitdans
b lé tems qu’Iou fe décida (à abolir le fiecle d’airain & la race
» abominable qui le^orraoiï : mais :par f i;nfpiraüion' divine, Deu-
» ç’alion conftru-ifit une arche de bois- appellée L arnax , qu’il
»■ garnît de toutes-les^ptçjvifio ns- qui' lmgéfoieni néeéflâirKa': il
.»»n’y fut .pas entré qa’ilîtomhaides torrens d’eau qui noyèrent le
»genre humain: il ab;orda enfuitq fqr une haute montagne, furuh
*> parnaffe ; & fortant du navire après quéles pluies eurenteeffé,
».il offrit un facrificé à Io|7-PHRy xrW qu Sauveurojî,
Certainement, rjen ne réffemhle plus- au déluge de Nbé :) ces
deux événemens arrivent àda même époquedans " le fiéde? d’Ii-
rairi'-jtlorfque la terre efivcouvertelde^ciimésvéjrormés-: tous?dBiiX?
arrivent par' ordre de la Divinité irritée-,dç tant d^foidh|t5tdausi.
tqus lés? deux,; unvgràhd, perfbtoagfc efl? fau vépjar ulte .ABéhç dûs
deux eh forcent! fur une montagnertrès-élévééi fur ;;u® Pari-ïMaïfô :
tous deux après leur délivrance ,, offrent! un Æcfifieei au- Dîfeu
qui les,a fauyés-: ®!ùs deux repeuplent le;genre humain;; >
r G’efiidCnc m y ain qu’on veut les* féparer ÿi<ju’ôh- en veutf: faite
deux déluges différons : qu’on veut bornèr à) lu Grèce fir tranf.
porter à des teins très-pofiérieurq3 cç quedesîGrecs éfixi? même^i
placent à la. même époque. La tradition dési Grecs éfi exacte:.}..
Deucaiion eft contemporain de Lycaon, de Nyctimus & fon déluge
eft le même que celui dé -Noé : ifriè'peut y avoit deuxfcévér
neniènS'de cettf natn£e : &les G^é^e^psuYéiiç savoir*} imaginé
pour uoei-inondation partielle ce q_ui n’a.eu>iieu que?dans4ebau-.
leverfement qu’oGeafio,nnarle;déluge, dé, Noé ,_çe houleverfeinent
qui ébranla le monde, qui changea la pofition^rffiSrpoles&de.fofi
axe, de fon centre1 de gravité.,;
.L e rapport n’efi-pas feulement dansdes^ réeits :fill èfifencore
dans les Noms» NYC-LiMMr,,cefils; de Lycaon , qui* furyit à la