
dxciv D I S C O U R S
Trois Princes qui regnenty 9 ans, font i joans : deuxPrinces qui
en régnent 40 chacun > & deux autres qui en régnent chacun 10,
font 100 , qui joints aux 150 précédens font en effet 2 jo .ans.
Même nombre que la durée des-fept Rois de Rome, avec cette
ftmple différence qu’on a compté par nombres ronds : c’eft toujours
de part ôc d’autre deux fiécles & demi.
Il n’a manqué aux Princes d’Athènes pour être en tout conformes
à ceux.de Rome, que des Poëtes ou des Rhéteurs qui leux
attribuaffent de grands exploits , qui miffeat dans leur bouche de
belles harangues, & qui fiffentvoir que le dernier avoit été
chaffé avec fon fils àcaufe des crimes de celui-ci.
D’ailleurs, dès que les anciens Peuples avoient pris pour leurs
Chefs les fept Cabires, les fept Efprits.adminiftrateurs des.fept
Planettes, il étoit naturel que dans la fuite des tems on prîtleurs
noms pour ceux d’autant de Rois : & il eût été véritablement
étonnant de ne les pas trouver chez les Athéniens, peuple auffi
religieux qu’aucune Nation Grecque , ôc trop éclairé pour avoir
laiflé perdre entièrement ces antiques faits ; aufii la Chronique de
Paros y a pourvu, & nous lui en devons avoir une vraie obliga-*
tion : mais fi elle les a dénaturés, on n’en doit point être furpris,
puifque les Romains eux-mêmes avoient brouillé toutes ces cho-
fes dans un efpace de tems une fois moindre.
a r t i c l e V.
§. ï
Culte des Lacs, des Sources SC des Ileuves.
A u x preuve? que nous venons d’expofer pour démontrer que
les Grecs eurent la même origine & parlèrent là même Langue
P R E L I M I M A I R E , élxcV
que les Celtes , ajoutons d’autres rapports tirés du Culte des
Lacs,» des Sourcesrdes Fleuves, en ufagechez les Grées, de la
même maniéré & dans le même-tems que chez les autres Nations
Celtiques. Ce n ou ve l genre de conformité entre ces divers Peuples,
fera d’autant plus intérefîant qu’il eft moins connu , fe cén-
fondant emqwélque forte avec l’antique-ObfWitédes'tems primitifs,!
:
Dans notre Difcours Préliminaire fur iés>Or|gftfes- Làtiné*
( pagcxvij S C / h i v . ) nous fîmes diverfes ôbfervatio'nsTuï Pôrïgrd
ne de ce culte, ôc nous montrâmes comment lés fcofnmt* y Turent
conduits par la Nature elle-même: nous ajoutâmes qu’il de-
voit cependant s’être confervé peu dé traces de - c ë Culte primitif
des Lacs & des Fontaines, parce qu’il avoir déjà changé de riàtu-
re lorfque les Grecs ôc les Latins commenceréni à écrite; qu'à
dépuis iong-tems il avoit été remplacé dans- îeS Villes pâr les
Témptés, ôc par .les Statues , tandis- que dans les éampagiiéi Jîî
éfoit làSàndonné au Peuple dfpflès Hiftorïens Ôc les Poëtés'në '
s’occiïpoièht guères ; Ôc que. malgré ces défavantages ,4i ékif-
toit un allez grand nombre de détails échappés au tems qui' déi -
trait tout, ôc relatifs a ce culte, pour que nous ne puffions doir-
ter de fon exîfteheè, ^Nous ériTàflembfâmès nothère d^exeitfpfés
pour ritalie : ceux que nous allons- réunir ïer' refetivchmtrf aux
Grées ne feront ni moins nombreux ni moins ïeLârqiahîé^\ !
Le Pénée , le-plus beau fleuve de la Grècé, étoit 'hoifôré pat
les Theflaliehs dé la même maniéré que le Nil ôc le Gange paf
ceux qui habitoient fur les bords de tés fleuves. ‘ ‘
L ’ACHitous 'étoit -fl révéré que l’Oracle de Ôodone avoit
accoutumé d’ordonner à ceux qui le confultoient d’aller èffrir
des faerifices à ce fleuve pour fe le rendre favorable.
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