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ces, en remontant nous-mêmes au pçmt d’oè iis partirent pour
devf nif fi grands.-
Ces brilians tableaux qui font- l’ornement & la gloire du Monde
Primitif, pourraient-ils être étrangeis^àcettefoule de perfonnes
pleip.es de goût, avides de vérités, dont l’Europe eft remplie , ôc
qui commencent à avoir des Émules dans d’autres Parties du Monde
j ils verront fans doute ces nouvelles Recherches avec quelque
plaifir, ils les recevront avec le même empreffement fans
doute qu’ils ont daigné accueillir les précédentes : fur-tout s’ils ,
considèrent que nulle connoiffance n eft parfaite fans celle du
Greç » & que tout ce qui tend à en rendre l’étude plus agréable,
plus aifée, mérite d’être encouragé & recherché.
S’il eft permis à un mortel de percer robfeurképrqfbnde,.dqq
l’avenirV c’eft. encore pour la Grece elle-même que nous travail- ,
Ions .: yn jour Xaqs doute, Ôc ce jour ne peut être loin, elle Sortira
des langes qui l’enferrent, leur joug fera brifé : alors le feu de
fon g^nie fe rallumera : il fortira de fon fein une foule de
grands Hommes qui nous rappelleront ceux qu’elle .a perdus
depuis il iong-tems : de nouveaux Lycées, de nouveaux Mufées
deviendront fon ornement fie fa gloire. Comme nous, ces nouveaux
Savans recueilleront avec empreffernent tout ce qui concerne
l’antique Grèce , & ils fauront fans doute quelque gré au
Chef d’un Mufée Occidental, quoiqu’il ne foit ni un Orphée ni
un Linus, de leur avoir reftdu plus aifée l’étude dé leur Langue >
de l’avoir en quelque façon débarbarifée: d’avoir arraché a la nuit
des tems , des connoiflances que l’Orient avok tranfmifes à l’an-
cienne Grèce : d’en avoir éclairci les Origines dans un tems où
les traces en étoient prefqu’entierement effacées, où. a peine ref-
toit-il les plus légers veftiges indifpenfables pour faire reparoitre
l ’antique vérité.
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Rapports rcLz ce DiJcàurA.avec celiûyqûi ejl à la têtepdes Origines
. . Latines. . !
La marche rde J a yéritjé étant une , nous fui vrons. dans eCs Recherches
fur l’origine e!%la Langue & de la Nation Grecque ,
le même plan que npu&-ùoushTomrnes -prefçrit dans notre Dif-
cours Préliminaire,. fur les Origines Latines; -II; a .paru; plaire &
intérefjgr : ôc ceux qui foqt aqcoutumés q cqtte Méthode nous
fuivrqnt mieux dans? ces jhpiivelles p^cherchesj s’f pperCevant
d’ailleurs qu’en la prenant invariablement-pOu^ guide ;,,qn parvient
ave,cia.. même aifance & la même .certitude à. dêfodépouyertes
nqu‘ r»qios, précieiifes g ils -feront iqqihs embar rafTé§ ; j£fai|îr cette
route , moiqs indécis fur la bonté de nps. Principes.,. ;
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Avantages de là-hàngue Grecque, h
6i I on vouloit juger des avantages de la Langue Grecque par
le petit nombre de ceux qui l’étudient, elle parqîtroit infiniment
au-deffous de la Langue Latine: tout lejnonde apprend celle-ci:
on compte ceux qui s’attachent a, fon aînée, fur-tou|.:I,penx qui
s’y difting^ier^»;,fans quelques particuliers qté-&fy:0ê$nént, les,
uns par plàifif , les autres par intérêt, elle, feroit totalement négligée...
C’eft ainfi que la Langue Latine fe fubftituant à la Grecque ,
lui a enlevé prefque tous fes avancage&vi
Cependant les Romain^, ces Peuples auxquels la Langue Latine
doit tout, ne croyaient rien favoir , tandis qu’ils, ignôroient