
xliv D I S C O U R S
trie, ils oferent réfifter àTarîftée nombreufe de Darius ; mais
n’ayant pas été les plus forts > le Vainqueur les obligea de le fuj*
vre dans fon expédition, dont le détail ferait inutile.
Nous nous arrêterons donc ici, en obfexvant qu’à cette épb*
que les Getes n’avoient encore aucune Colonie au-delà do Da*
nube ; car les Députés que les Scythes attaqués envoyèrent à
leurs voifins , en parlent comme étant déjà vaincus par Darius y
& leur nom n’eft point dans l’értumération de ces vpiflr^qul fu>
rent les Taures, les Agathyrfes, les Neures, les Andropbagef^
les Melanchlene-s , les Gelons, les Budins, Ôt les Sauromates-,
Mais les Getes ne tardèrent pas à s’étendre au-delà du Danube ,
ôt ce fut par une fuite même de l’expédition de Darius:
Les Agathyrfes, une des principales Nations, dont'les Scythes
avoient imploré le fecours, n’ayant pas voulu les fecourir c o n tre
Darius , fe virent à leur tour attaqués vivement par les Scy-
tes qu’ils avbient laiffés dans le plus cruel embarras. Cette guerre
v iv e , longue, meurtrière , caufa la ruine des Agathyrfes, qui
furent remplacés par les Getes & lesDaces déjàavqjit le régne
de Philippe Roi de Macédoine & pere d’Alexandre le Grand.
Ce qui confirme que le nom le D a c e s celui. ,t|§* Montagnards
, c’eft que la portion des Getes qui s’établit dans les Montagnes
des Agathyfes conferva le nom de Daces t & que ceux qui
occupèrent leurs plaines jufqu’à l’Euxin, portèrent le nom de
Getes.
Expédition de Philippe.
Telle étoit la nouvelle fituation des Getes, lorfque Philippe de
Macédoine leur déclara la guerre pour fe dédommager dé ce qu’il
avoit échoué au fiége de Byzance. Atheas âgé de po ans régnoit
alors fur ces peuples ; il marcha Contre Philippe à la tête de fon
armée ; mais il périt dans le combat.
p R E L I M I N A I R E . xlv
Philippe avoit lui-même époufé une Princeffe Gete, fille fans
doute de cet Àthéas. Etienne de Byzance nous l’apprend. » La
» Gétie, dit-il, pftlePaysdes Getes car c’eft ainfi qu’on ap-
*> pelle ce peuple de là Thrace. On dit aufli Gete au féminin, puif-
3» que c’^tççit''ainfi que ,^’appelloit la femme de Philippe mers,
m d’Amyntas». .
• Athenée appelle cette Princeffe Gete., Méda : il dit que Philippe
ayant fubj ligué la Thrace, Cithelas, Roî de Thrace , vint le
trouver avec dç grands préfens & avec fa fille Meda que le Roi de
Macédoine époufa , quoiqu’il fût déjà marié avec Olympias.
. Jbmandèsy.qui a fuivi, dit-il > rHiftoiredesDaqçs & des Getes
écrite par Dion Caflius , appelle cette Princeffe Médope ; il la
fait fille du Roi Gadila ou Gothila, mot peu différent de Githela
ou Cithela
„ Ce,qui eft digne de remarque, c’eft que dans ce récit Jornan-
dèsdéfigne les, Getes parle nom de^Gotfis. On y voit un fait
confirmé par Athénée .-què les Getes portent avec eux des- Guit-
tarresy St qu’ils en jouent lorfqu’iisvpnt trouver leu^s ennemis en
qualité de Héraults.
PuiJJdnce de Sitalcès. jj
Il fe peut aufli que les Getes. euflent paffé le Danube pour fe
fouftraire aux Rois des Ôdryfiens qui s’élevèrent à un grand degré
de püiffance d’abord après.l ’expédition de Darius.
Aripithès , Roi des Scy thes., fucceffeurde celui que les Perfes
avoîent attaqué, donna, une de fes filles en mariage a Tyrée Roi
des Odfyfes j ôspere de Sitalcès. :
. » C e dernier f dit Diodore (r ^parvint à un haut degré de puif-
(0 Liv. XII,