
eêndànt de Déücaliôri, un frété d’Hellen, quoiqu'il pafsâtà peu
près pour cohftant qu’Hellen n’eüt point de frere.
Mais les Hellenes ont un Tribunal dont les Membres s’appellent
Amphiâyons : il faut donc que ce Tribunal ait été fondé
par Un Roi d’Athènes, ôc que ce Roi s’appellât Amphi&yon, ôc
qu’il fût de la famille d’Hellen : fans quoi les Athéniens n’au-
roient joué aucun rôle dans ces brillantes aventures.
Il y a plus, c’eft que Cécrops n’eft qu’un Roi Mythologique
comme nous avons euoccafion de le faire voir dans l’Hiftbire du
Calendrier, pag. 4.60. L à , nous avons vu qu’il étoit peint à deux
têtes , & qu’on le faifoit pere de trois filles, Herfé, Âglaure ,
Pandrofe : qü âinfi „• il étoit le même que Jattus ou le Soleil ; que
fèstrois fiîlës étoiéntles trois faifohs primitives ; & que fon nom.
'Cécrops écrit Ge-Ger-Ops, ' lignifie exâàement l’oeil rond de la
Terre. •
t Ajoutons qu’il étoit peint aulfi fous la forme d’un homme juf-
quà la ceinture, Ôc d’un ferpent depuis là ceinturé en bas, caractère
que les Chinois donnent à Fohi, & qüe les Athéniens ont
également attribué à Erichtonïus dont ils ont fâït leur quatrième
Roi. Mais nous avons fait voir également que l’agriculture ou les
épis étoient toujours repréfentés comme deé ferpens, Ôc lesdnfti-
tuteurs du labouràge comme des hommes àux pieds de ferpens,
C’eft donc avec raifon que Minerve confie à Aglaure oxi l’Eté,
une corbeille où elle ne trouve que cet enfant Erichtonius aux
jambes de ferpent,
Èt que dirohs-nous de la V Ie Epoque où Fon attribue à Amphi-
flyôh l’étaMiffèment des Panathénées, qui ne durent leur exiften-
ée qu’à Théfée s Ôc dôiit on répète cependant là fondation à la X*
Epoque fous lé régne d’ErichtbniuS.?
Cérès fous ErsçAtée.
Deux fiécles s’étoîent prèfqu’entierbment écohlés , félon cette
Chronique, depuis Cécrops l’Egyptien, & cependant les Athéniens
nàvoient point encore d’agriculture, enc’orè ils navoiene
ni femé ni moiffohné : il fallut* félon cette même Chronique,'
que Gérés vînt au bout de ce tems-là , ihftruife Triptoleme fur
un art aufli important : ôc cependant Cécrops , difent-ils, venait
de l’Egypte où la culture des terres étoit eft ufagb depuis fi longtemps.
La contradiâibn ne peut être plus forte,~ ôc cependant aucun
Erudit ne s’en eft apperqu, rien’ n’â pu ébranler le crédit de
cette Chronique touchant ces antiques Epoques.
Pirohs-nou.s que les Athéniens ont donc antidaté leur Légifla-
tiôh : & que les Auteurs de la Chronique ont réuni des Tyftê-
mes inconciliables ? C’eft ce que concluroient des perfonnes qui
juger oient avec trop de précipitation : mais il fé peut que la
Chronique ne fe foit trompé qu’en donnant trop d’étendüe à certains
faits , ou en les expofant mal. Tout nous dit que l’Attique
étoit habitée dès le XVIe fiécle avant Jefus-Çhrift , ôc que déjà
dans ce tems-là, on y reconnoifloit pour Roi du pays Cécrops aux
deux vifages, ôc pere de l’agriculture.
Ils n’eurent donc pas befoin deux fiéclôs plus tard du fecours
de Cérès pour établir l’agriculture parmi eux : qu’eft-ce donc
qui aura trompé lé Chroniqueur ? c’eft qu’il aura confondu l*é-
tabliffement des .myfteres de Cérès dans l’Attique , âVec l ’infti-
tution même du labourage : deux chôfeà infiniment diftéren-
tes , ôc dont la derniere peut ôc doit avoir été fort pqftérieure
à l’autre.
Une autre preuve démonftrative, c’éft'que cette Chronique ea
confondant l’établiffement de ces myfteres avec les leçons de