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• bats , & qu’ils périffent eux, leurs maifons, ôt toute leur race î
» que jamais leurs facrifices me foient agréables à Apollon > à
» Diane, àLatone, à Minerve prévoyante : que ces Divinités
« ayent en horreur leurs voeux, leurs offrandes »».
A R T I C L E IV.
$. I.
Chronologie Grecque avant la guerre de Troie, abjolument
brouillée.
33 È s qu’il eft prouvé que Deucalion eft le même que Noé , 6c
que les HeÙenés font des Pélafges qui fe confédérerent le fyf-
tême de la Chronologie Grecqùeavant la guerre de Troie s é-
croule entiereméht, puifqu’iï avoit pour bafe deux erreurs, grof*
fîeres j l’une que Deucalion avoit vécu dans la Gtece peu de fié-
ôies avant cette guerrë : l’autre, qu’il étoit pere des Hellenes a’
l ’exclttfidû' dés PëlafgesV erreurs“ qu’il n eft plus poffible de fou-
tenir ; mais qui ont eu les influences les plus facheufei fur toute
la Chronologie Grecque , parce qu’il a fallu que tous les faits fe
pliaflent à ce fyftêmë erroné.
Ce feroit en vain, qu’on allégueroit contre nous l’autorité de la
Chronique de Paros , gravée fur les beaux marbres fi connus fous
le nom de marbres d’Arondel. C’eft fans contredit un monument
très-précieux , mais dontilne faut ufer qu’avec précaution , ainfî
que de tout ce qui nous refte de l’Antiquité : autant eft-il utile ôt
affuré pour les époques qui ont fuivi là guerre de T ro ie, & fur-
tout l’étabhffement des Olympiades , autant féroit-il dangereux
de lui attribuer la même certitude , relativement aux époques
antérieures aux Olympiades, 6c à la guerre de Troie. Cellès-ci
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font remplies de fidtions, 6t la vérité de l’Hiftoire y pâroît entièrement
facrifiée à la vanité des Athéniens,
Cette aoeufation (candalifera fans doute les Adorateurs des
Gfecs : maison fera,obligé d’en reconnoître la vérité, fi on jette
les yeux fur ce que nous allons dire pour prouver notre affertion.
C i c r o p s,
La première époque de la Chronique de Paros, celle avant
laquelle les Athéniens jie cqnnoiffent rien, dans la Grèce, eft le
régné de Cécrops à Athènes au feizieme fiéçle avant Jefus-Chrift.
. Comme les Athériiens prétendant.que Cécrops ,(e§ avoit retirés
de l’état fauvage dans lequel ils vivpjqric,, qu’il leur avoit donné
des ïoix , des moeurs, qü’il avoit mê,me inftitué le mariage fans
lequel il .n’y a point de famille, point d’état ; il falloir de toute
•rfèceflîfé qu’ils ne reconnuffent rien allant Céérops , qu’il fût pour
eux tout ce qu’il y avoit de plus reculé ,* o u , qu’ils avouaffent
qu’ils étoient des barbares dans un tems où la Grèce étoit déjà
ciyilifée, 6c où elle avoit des moeurs, des loix, un culte.
Mais point dç Grec, fans Deucalion : il a donc fallu, bon gré,’
malgré, que Deucalion devînt contemporain de Cécrops : 6c
qu’après fon Déluge, il fe fût réfugié à Athènes,, quoiqu’il régnât
, difent-ils, en Lycorie, montagne infiniment plus élevée
qu’Athènesg par conféquent plus propre à fervir d’afyle contre
un débordement ; mais il failôit bien que tout vînt rendre hommage
aux Athéniens.
Si Hellen, fils de Deucalion, donne fon nom aux Grecs de la
Theffalie, après s’être réfugié à Athènes avec toute fa famille, il
faut bien que cette famille n’ait pas entièrement abandonné la
yille de Cécrops : auffi Amphi&yon, Roi d’Athènes, eft un def