
ccïv D I S C O U R S
& dè joie. Ufage fubliine , qui- changeait en autant de feerès det
Etres qui fans cela fe feraient regardés d’un oeil d'envie ôc d&liav
ne ; & qui les élevoit au-deflus d’eux-mêmes en faifant que l a ctr
vilifation dé chacune devenoit celle de tous : ufage- cependant
auquel on n’a pas fait afiez d’attention , & qu’il feroit très* à fou-
haitér que chaque Natiçyjpût obferver avec fes voiftns.
Les, Fériés Latines dont nous avons déjà parlé dans notre Hif-
toire du Calendrierôc dans nos Origines Latines en font un exemple
mémorable : c’eft dans le même efprit, fans doute , que le
Légiflateur des Hébreux voulut que leursXII. Tribus h euffeat
qu’un Temple en commun : aulïi ne put-on les divifer qu en dé-
truifant cet ufage , ôc en attachant: les Tribus révoltées: a de nouveaux
Autels.
Les Grecs nous offrent nombre d’exemples d’une Méthode suffi
utile pour maintenir l’union & la paix parmi les hommes, ôc pour
faire faire à la civilifation les progrès les plus rapides.
Tel eft l’exemple de ces XII, Peuples qui fe réuniffoient à
Delphes , Ôc qui y formèrent le Tribunal des Àmphiâyons pour
leur fureté commune, & celui dit Temple càmniUh aux XXL Cantons
de l’Ionie Afiatique;mais ce ne font pas les feuls que nous
ayons à citer relativement aux Grecs.
Aux frontières de la Meffenie ôc delà Laconie, était un lac fut
les bords duquel on avoit conflruit un Temple à l’honneur de Diane
, où chaque année fe réuniffoient au même jour les peuples de
ces deux Contrées , ôc où ils offroient des facrifices en commun
: ufage qui devint au bout de plufieurs fiécfes la caufe
accidentelle de longues guerres entre ces deux peuples » ôc qui finirent
par la ruine des Mefféniens (i).
S trab. Î4T, VIII. p. j j 7.
V R E L 1 M I N A I R E.
Entre Argqs ôc Mycenes , mais plus prés de Mycenes, fut
lernent ùn Temple commun aux deux Royaumes , ôc confa*
Junon (r)»?
ccv
cré à
- Dans rifle de C alauriê , ën face de T rcêzene , étoit un Temple
avec droit d’afyle , confacré à Neptune, ôc dans lequel fe raf-
fembloient fept Cités, pour leurs intérêts communs. Ces Cités
étoient Hermione, Ëpidaufe, Egine, Athène , Prafies , Nau-
p lie ô c Orchomene- Minyée ; elles avoient également formé un
Confeil commun fous le nom d’Amphiéïyons , comme nous l’avons
déjà ôbfervé : avec le tems les Argiens y députèrent conjoin-
tement.avec les Naupliens, ôc les Lacédémoniens avec les Pra-
fiens. Le droit d’afyle qu’avoit ce T emple fut également refpeâé
•par les Macédoniens, pendant qu’ils furent maîtres de la Grèce j
ôc jamais iis n’oferent en arracher un Suppliapt. Jamais les Satellites
d’Antipàtërn’oferent y faire violence à Démoflhène (2).
- des fgptPeuples qui fe raffembloient dans le Temple de cette
Ifie nous rappellent les fept Peuples dont nous parle, Tacite, ôc
qui fe réuniffoient dans le Temple de la Déeffe Hertha placé
également dans une Me de la mer Germanique.
{s) Ib. sw.