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dis ces noms qui ne fort parfaitement adopté à la nature du Pays
qu’il défigne , & qui ne forme un Tableau géographique très-?
intéreffant, quoiqu’il fit demeuré inconnu ;ufqu’à préfent. i
En jettant les yeux fur là Carte delà Grèce;, pnrdécouvre au
Nord une profondeur belle Vallée qu’un Fleuve arrofé dans toute
fa longueur ; au Sud de cette Vallée une grande étendue de terre
que termine un Golfe dans toute la longueur également : à l’Orient
une Plaihe immenfb féparée des Contrées, de l’Occident par
Une chaîne cireiilaire de Montagnes ;;aù Midi, une màffe dé terres
qui ne tient à celle-là que par un fil, pour ainfi'dire, par une
langue, de terre bien, étroite, bien peu confidérable.. .Ce fol préfente
donc des ^Vallées f des Plaines, des Pays-Maritimes;'Ides
Pays éloignés delà Mer ,dés Montagnes , uheCohtréejDrefqu’eir«
tierement détachée , des autres par la Mer. Mais, ce qu’on ignöroit
c eft que ces divers Tableaux , ces afpe&s va riés, fönt-peints avec
la.plus grande préçifion, 6e la plus grande vérité” dans les noms
que les Pélafges afligncrçnt à chacune de ?ces .contrées : rien n’y
fut l’effet du hafard-
A c H A I E.
Commençons par la coté qui eft au Nord Ôc au Midi du Gqîfe
de Corinthe : elle porte des deux-côt^s le même nom, c’eft l’A-
chaie d’où vint le nomd ’Achivi r à? Achtens donné à fes Habi-
tans : mais ce nom l i g n i f i e Maritime,Pays d’Eau; ôc A chéens,
Habitans d’un Pays Maritime. lieft formé du primitif aq , ach qui
défigna conftamment les Eaux, ôc dont les Latins firent aq«<t au
pluriel, KQua au ftngulier, Voyez Orig, Lat% cliil
E P,I R E.
Eli avânçârit dans les terres du côté du Nord on rencontre une
contrée plus étendue, ôc qui fe termine par une belle ôc profonde
vallée : on dut donc l’appeller la Terre Ferme, le Continent, Ôc
c’reft ce que lignifie le- mot Epire^- comme on en convepoit, fans
qu’on pût fe,rendre raifonl de ce qui aÿoilt-fait .qenom *
cetteqontrée de.préférence aux autres..
T h /é s SALI É.
LaTheffalie au Nord de P E p ir e a u Sud dév ia R&cédoine,
offre des câfaâere% uniques ; ; c’eft une longue vallée, qui, courr
égaleimenç d’Océident en Orient ,-formée par de haütes monta-:
gnes, ôc arrofée dans toute fa longueur par un beau fleuve, le Pé-
née : mais T hàl , T hel défigna toujours uné' vallée, Sal , Sala
le fleuve d’une vallée ; de-là Thel J a l, puis Thejfal : voyez Orig,
Lat. clxvii.
T H E.S S A L Q’n{ I Q U E.
C’eft précifément par la même raifon que la ville de Therma en
Macédoine, prit le nom de Theffalonique ; ce dernier étoit
celui de la contrée ; car Therma était placée à la tête d’une
petite Theffalie , dont elle prit le nom. Elle domine en effet fur
une vallée vafte ôc fertile renfermée par des montagnes ôc arrofée
par le Gallicus, ôc par plufieurs petits ruiffeaux.
Les Grecs qui n’entendoiènt rien à tous ces noms, ôc qui
croyoient faire merveilles en les attribuant à quelque grand per-
fonnage, ne virent dans celui de Theffalonique que le nom d’une
belle Princeffe, fille de Philippe ôc femme de Caffandre : enforte
que ce nom auroit été impofé à cette ville par Philippe même fe