
clij D I S C O U R S
ruine entlere de fa famille , ôc fous qui arrive le déluge, eft un
nom infiniment précieux qui'ëoftiplette ce« -rappd#t« , qui y flàec
le fceau le plus authentique, lé plus étonnant.
N yc eft l’Hébreu ni3, Nyeh ou Nue \ le nom même de Noé.’ •
T im , eft l’Hébreu , CD ,Tim, le parfait > le jufte, furnoriide
Noé, cette épithète fubiime qui lui valut l’avantage d’être excepté
de la ruine du Genre-Humain, & d’êtrê le pere -d’une Race
meilleure.
Il eft Areas ou Prince d’Arcadie, parce qu’il fut le poffeiïeur
de l’Arche , <TArg , le vaiffeau par excellence.
L arn-Ax , nom de l’Arche de bois, eft également le nom de ce
iVaiflèau en Oriental : L eft un Article, Ara eft le nom de l’Arche}
A x , y v , le nom du bois.
Phriq-fen, eft formé de l'Oriental P IS , Pfireq, fauver , & l s ,
celui qui fauve, qui délivre, qui arrache à un péril éminent ;
Phryxus eft donc celui qui eft arraché à un péril éminent, le
fauvé.
| Il eft mari de Pyrrha ; mais en Oriental "iyS, Pyrr, défigne la
terre dépouillée de là gloire, nue, flétrie, fans habitans : telle eft
la nouvelle femme du ùeavé , appelé dans Moÿls même - isb<
Adama, l’homme d’Adama ou de la terre non-cultivée.
Autres Rapports. .
Ce ne font pas là les feuls traits relatifs à ces grands événe-
mens que nous-éffrent lés Grecs : on ne peut rhéconnoitre Noé
dans deux autres récits, très-remarquables , & auxquels on fia
fstk aucune attention.
Arcas, difent-ils, defeendant de Lycaon, enfeigfia à fes Sujets
à femer du bled, à faire du pain, à filer de la laine .* il partagea
enfuke fes Etats entré fes trois fils Azan, Aphidas, Elatus.
Nous
P R E L 1 M I N A I R E. cliij
Nous avons dbnfe%i’ une ©es- -gàmd» événeniehs , la
terre repeuplée & thlruite par le Seigneur de l’Arche, par Arc^
.qui apprend les Arts a ceshommes nouveaux , qui leur enfeigne à
femer dù blé , à en faire du pain, & à s’habiller en mettant en
oeuvre les toifons de leurs nombreux troupeaux.
Ses fils font les mêmes que ceux de Noé ; Azam répond ma-;
nifeâement a Cham ; Aphidas* à Japhet; & Elatus t'élevé à Sem,'
qui lignifie exactement la mêmécÇhofe.
Areas eft donc le même que Nyc-timus, que Deucalion, que
Noé.
Les Grecs ayant perdu de vue ces rapports, crurent qu’Arcas
i&oit fils de Ny aimus : ce n’eft quune bévue quihe doit pas anéantir
de grandes vérités.
Causés des bévues des Crrecs. -
Ce qui trompa les Rédarieurs de ces anciennes traditions’^e’èft
qu’en voyant qu’ ci a y.parloit d’un Par-naJJe ou^mfô'rrfagne élevée,
d’vdië Arcadie ou corifeéè'dans laquelle l’A r c lr f& o it ‘âf tfêWé >
& autour de laquelle oh s’étoit;établi; d’uhë AtûènVou vîll^qh’on
avoitcctnftruite près delà, ils s’imaginèrent que 6’étoit le Pa aàfïe,
l ’Arcadie^ l’Athènes-qu’ils connoiffoient , & 'Üstranfporterent
mal-adr-oitement la feefie de ces grandi événefriëris : mais nous
ferions autant & plus mal-avifés qu’eux fi nous cothmettrons la
meme meprife, fi nousmaus trompionsiaufli groflierement.
Mais voici bien d’autres traditions grecques dont ofi aydii perdu
la trace , & que perfonne n’ayoit fpupçonné tenir aux événemeqs
que nous difeutoris.
A NCÊE, LA CoLCHIDE & PHRYXUS. ,
Ancée, nous dit-on f étoit un Phénicien qui fervit de Pilote
Orig. Grecq. r