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Enfin de Ked ou Ged , où l’on ne peut méconiioître le
nom des Gètes.
La Macédoine fignifie donc., mot-à-mot, le Pays des Grands
Gètes ou la Grande Gétie, comme on difoit la Grande Grèce , ôc
comme on dit la Grande-Bretagne ,.la Grande-Ruflie a paroppo-
fition à la Petite-Bretagne, à la Petite-Ruffie.
Le Strymon feryoit de borne entre la Thrace Ôt la-Macédoine,
ôc les Monts Scardiens la féparoient de la Gétie, qu’onjappella dans
la fuite Méfie.
gj Pline (i) dit qu’on y comptoir cent cinquante Peuples, &Pom«
ponius Mêla , qu’on y voyoit autant de Peuples que de Villes ;
enforte qu’on peut le comparer aux Cités Gauloifes qui alloient
à quatre cents.
i Ces Cités, indépendantes dans l’origine, formèrent fuccefliver
ment des Royaumes confidérables tels que ceux des Péoniensk
des Dardaniens , des Taulantiéns, des Agrians , ôte, fans compter
celui de la Macédoine proprement dite, qui infenfiblement
engloutit tous les autres, mais dans des tems très-poftérieurs ,
fous Philippe ôc Alexandre, pour devenir enfuite la proie des
Romains.
•Nous ne rendrons pas compte de tous ces Etats ^.pous nous
bornerons aux principaux, afin qu’on^yoye de quei|e populatipn
immenfe étoit couvert notre Triangle , & à quels affreux ravages
ont été expofés ces Peuples fameux.
A rOecident , fur lès Côtes de l’Adriatique, étoient lesTAU-
lantiens qui furent long-tems gouvernés par des Rois particuliers
: là étoient Epidamne , aujourd’hui Durazzo ôc Apollonie
fur les rives dû Laus, Ville fameufe par fesloix ôc par fon favoir :
(O'Hift, Nat. Lîr. IV. Ch. x.
T R E L I M I N A I R E~ ïv
faltuation étoit fi riante, que du tems des Romains onsreraprefla
de s’y établir ôc (^former un^forïe’ d’Académie! '
Au-Sud-des Taulantiéns, ^ès ÊLYMrQT^'.dont les-principales
Villes étoient deux Ports de Mer appelïés E'lyma & B u llîA .
1 A leur Orient, les O restes formant anffi un petit Royaume
qu'on fuppofoit arorr étépQffdé par Orefté fikd ’Agarrremnon,
Près de-la les EordiensA
Au Nord de .ceux-ci, les- D assaretes gouvernés aulïï par un
Roi particulier , dont une*'cfès Villes a'pp||léé' Lychnide. étoit
agréablement fituée fur un-Lac du même rfpm.
À l ’Orient de ces Peuples Ôc fur le'Golfe1 de Therma était
Ï’ÆmathiE , ou la Macédoine proprement dite rceft-la qué-
toientEgée cru Edêjjc l’ancienne Capitale du Pays ; Id&llcc, enfuite-
féjràur des:Rois de Macédoine, ôcnmmtenant enfevèfie-fous des?
marais qui entaillent appercevoir lês'ruines. EuTdpè, Berce*
P rèsdeià,îa Pierie, où étoient R y d ntt, PAylace & Dïumï
C’efl dans cette derniere Ville qu’Alexandre eufune Vifion qui lùî
promettoït l’Empire de la Ferfe.
Au Nord de l’Emathie , la Mygdônie où étoient Armgame^
Letar, Terpïle, 1
A fon Orient , I’Amphaxitidit , mot-â-mot, autour de FAxiusrJ
Là étoit Therma appeilée enfuite Theffalonique, qui,aujourd’hui
fous le nom de SaloniqüÉ Forme- feule en quelque-façon-pour
nous, là Macédoine entière qui dévafiée ôtgémifTant fouSunjoug,
deftruÊtif, ne tient plus aucun rang entre les Peuples de l’Univers.
Située fur le penchant d’une Montagnè-, elle voit à fes pieds-
une riche Campagne abondante en grains ' ôc en troupeaux. Soit
territoire eft aePplus agréablesrpa^ la divérfîtë de fès pliâmes, ôc
de fes Montagnes , de fes R iv iè r e sd e fes Lacs, Ôc des Villages?
dont il efi parfemé..