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» grand no.mb.re de Nations Gothiques : mais les plus nombieufes
» & les plus célèbres font celles. deSt Goths , des Vandales, des
» Vifigoths: & des ‘ Gépides.. On les appelloit autrefois Sarmatès 6c.
» Mélanchlenes. r plufieurs les ont aufll appeilées des N ations
» Gétiques. . . Elles, ont toutes h peau également blanche lea
» cheveux également roux, la taille également haute, la phyfip-
» nnmif! également noble ôc ouverte : enfin y elles ont toutes les
» mêmes: Loix ôc parlent toutes la même Langue, cjui eft celle
n que nous appelions Langue Gothique. Je crois - donc , ajoute-
« t’ii , qu autrefois toutes ces Nations n’en ont fart qu’une ».
Et comme l’on donna le nom de Mesie aux Contrées, que les.
Dàces ôc les Gëtes avoîent occupées dansla Thrace, delà eft
venu le nom de Moefo-Gothîque qu’on donne a la Langue des-
G êtes ou des Goths à l’époque dont il s'agit-
jjfe Spartien ,dans la Vie de Caracalla, dit que ce Prince pâfiant
‘par la Dace dans fa marche vers l'Orient, remporta quelques
avantages fur les Goths ou fur les Gètes. : M. d’Anvillè. fe flat-
toit (i) d’avoir démontré que Spartien fe .trompoit » & que les
Goths nétoîent point Gëtes » mais fa déinoriftiation n a pu me
convaincre cet illuftre Géographe fe trompoit quelquefois , &
qui eft-ce qui ne fe trompe pas ? Il avance, par exemple, au.fû|et
des Gëtes (2) > que. le nom de Thrace ne s’eft point'étendu au*
delà du Danube : tandis qu’on a des preuves, du contraire..,. ;.
Selon lui, les Goths venoienf de la Suède, les Gëtes. de la Scy*
thie Afiatique : ôc tes Daçes ^ il les confond tout uniment avec
les Dahes de la Mer Cafpïenne, Quoiqu’il les fafie venir de tant
(i.) Mêmi de l’Acad. des Inter. & BellesrEe.tt»es XXX, Pag* ,*jl*
Uj Mém. de l’Acad.^dc* Iflfcrip. & Belles-Lettres. T, XXV, 34^.
P R R^E ï M I N A i R E. ^ î|j
idélieux difFérens, il n’eft point étonné-q,u?i,k ayent le même
■ langage lifar conféqutent, quo’nfe foit imaginé qu’ils foi^nt for-
ris d une même région -, qu’ils ayent une Origine commune : il
■ ajoute enfuite que.p’lus de ^difouffioh-ifur cet objet, feroit fuper-
.flue y puifqu’une des-branchesid’un'tout entraîne ôc détermine
l ’autre : mais en partant de ce^principe ^îînq.us tirerons précifémènt
la conféquence.oppofé^|*'puifquel.-fûr4e nîlme fol nous trouvons
les Daces.ôc le? Gètes i , puisüles.Goiïis parlant précifémènt
la même Langue, ils ne ifonfifteint venusvjdes q u a t r e d u
monde; ils n’ont qukine feule ôc mêmèfcr^ine.^Des faitS'firnples
ôc bien articulés peuvent feuls ooiidVlte;«a une autre conclufio’n
or on n’en.àlléguè aucun. Mais M. d’Anvillèy comme d’autres,
étdit abfolument neuf fur l’origineidés Peuples. Ceft avec
la même légèreté Ôc avec les mêmesâdée^vague^'qui m’appren-.
; rient rien-, {p^il difoitqucles Tht^ées.eux-^me’sétoiènt plutôt
du fan g des Scythes, que de toute autre des Nations primitives 4®
I FEurqpei 1 1 - ” 1 * •*: * "' ’j *' S '
' 'Enfin, ce qui tranche à mon avis la qupftion, .Gtpfi que Pline
( iy'plàêe dans la Thrace avec. les. Gètes y entre l’Hemus Ôc le
Danube, un Peuple appellé Gaüdæ , M W deà^cythes,
J étrangers ôc dans lefquels on ne peut méconnaître l’aâgpp du
nom des Gôïhs. Il eft bien furprenant que^ccrappott ||| échappé
à tousles Géographes Ôc a tous les Hiftoriens : mais ceft, à. quoi
on s’expofe lotfqu’on néglige trop les détails.
Du Pontife des Gètes & de lejxr Montagnefocrée.,
Nous avons vu ci-déflus que Zamolxis avoit été le Légiflateur
■
(1) Hifi. Nat.LIV. c. XI.