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Le L adon, rivicre d’Arcadie à ,laquelle nulle autre nétoît
comparable , félon Paufanias , pour la beauté & la clarté de fes
eaux, n’étoit pas moins vénéré : il étoit également célèbre pat les
aventures arrivées fur fes bords , de Daphné avec Leucippe , ôc
par celles de Neptune avec Cérès.
L ’ Ilisse , honoré, par les Athéniens ,av©it fur fes bords un
Autel confacré aux MufeS IlifRdes , ou aux Nymphes de fes
eaux ; lès noms de Mufes & dé Nymphes étant fou vent fy'noUy-
$nes chéz les Anciens, dans le fens de Deejfis,
L ’A lphée chéri de Jupiter, fut un des plus refpeaés. De tous
les Fleuves, dit Paufanias, il n’y en a aucun qui foit plus agréable
à Jupiter que VAlphée : & il n’étoit pas permis d’erpployer
dlautre eau pour-délayer les cendres des vi&ime!î,,qu’ç>n immo-
lok à Ju-Piter Olympien. Les Prêtres faifoient de ces cendres
un mortier qui fervoit a enduire tous les ans , vers 1 équinoxe de
Mars, l’autel de ce D i e u & à réparer les dégrés par lefquels on y
montoit.
A Orchomene, en Béotie, on vpyoit une fontaine que fon eau
pure & falutaire rendoit célèbre par-tout le monde. Près de-la
couloit le Céphise, qui par la beauté de fon canal & de fes bords
augmentoit l’agrément de ces lieux : les Grecs difoient que les
Grâces s’y plaifoient plus qu’en aucun autre endroit du monde :
auffi les anciens Poètes les appelaient Déefles du Céphife ôc
d’Orchomene. Elles avoient également un Temple dans le territoire
de Sparte & fur les bords du Tiafe. Il n’eft pas étonnant, que
dans les tems primitifs,,ces eaux pures qui fervoient de uûîAk
aux Belles , fufîent confacrées aux Grâces. ,
Ajoutons qu’Héfiode dans fon Poème furies Travaux & les
Jours, recommande de ne point traverfer les fleuves ôc les rivières
P R E L 1 M I N ' A l \R E: dxcvij
fans les invoquer en fe lavant les mains dans leur$ eaux. Les
Dieux | ajoute-t-il, puniffent févérement ceux qui négligent ce
deyoir.
Le lac d’îno près d’Epidaure-Limera, étoit célèbre par la. con-
noifîance qu’il donnoit de l'fyémr. Le*;jour déjà fêtq-d’JfNo, on
jettoitdes morceaux de^pâte dans ce lac ï s’ils reftoient au fond ,
c’étoit du meilleur augure : mais l ’qpppjé, s’ils reyeno|eptvfur
l ’eau. ' ■ ,
La fontaine de Cérès près de Patras dans-le Péloponèfe-,;nedut
pas moins célèbre par la même raifon; Paufanias nous apprend
qu’on at'tachoit un miroir au bout d?une ficelle, en le tenant-fuf-
P£qdp au-deflus de la fontaine, enforte qu’il ij!y-jeût, quej!extréé
mité du miroir qui touchât l’eau. On faifpk pçiéfgs à
la DéefTe, on bruloit des parfums .en fon honneur : & ,regardant
aufli-tôt dans le miroir, on voyoit fi le maladepguériffoit pu .s’il
étoit fans efpérance. Capitqun 5c Sp a r,tie>î afluretit que Didius
Julianus confultoit fouvent cette fontaine , ôc qu?il avoir prjéyq
beaucoup de.chofes par fon moyen.
• Lafontaine de Çlepfydra près d’Ithome, étoit confacréeà JupL,
ter même: on prétendoit, dit encore Paufanias j que ce, Dieu y avoit
été lavé dans fon enfance, par les Nyjpphes- quj, J;eyqienu$^é>*
fes eaux, étoient facrées, ôc l’on n’en ernplpy oit pas d’autres dans le
Temple de Ju-Piter-Ithoméen.
Strabon parle également d’un grand nombre de Tejnples élevés
fur des eaux & confacrés à Diane, Reine des eaux, ou à d’autres
Divinités relatives au, même éiéçneqp t
... Diane avoit un bocqgeyçrs rembquehure de llAlphée, çqn-
facré. également à Vénus & aux Nymphes, à caufe de l’abondance
de fes; pmx, ôc où Jeyaffembloienta des,tems marqués tous les
Peuples | voifins.- 9.