
|ÉÉÉ D I S C O U R S
» beau qu’ailleurs. Si les préfens de .Cérès forcent alors ae la
» terre & commencent à tapifler les filion so n n’y voit point ées'
ceps de la Vigfie fe couvrir de Pampre : il-n’y a .point de vignes
» fur le rivage dès Gètes s ils n’ont point d’arbres ( i )^.^Les Arts
ri’-y :font pas cultivas : les brebis, y portent des toifons , mais les
» femmes Tomitesconnoiflentjpeu les Artsqu’enfeigna Mineîve :
» au lieu de travailler la laine j elles ne s'occupent qu’à moudre
»rie b lé, Ôt à porter fur leur tête;!’eau quelles vont puifer ellps-
» mêmes.. . Un Carquois à la Scythique rempli de flèchssièfi: le
» plus beau préfent qu’un Tomite puiffe envoyer à un Romarp teL»
Ils voyàgeoient avec le eafque en tête, l’arc "à la main , Sx.
portoient fur l’épaule un Carquois rempli de flèches empoifon-
nées : üs portoient en tout tems un cimeterre^ dont ils .fe fe r -
voient avec beaucoup d’adreïfe : leur arc ëtoit çêt arc Gétique^
fi fameux chez les Anciens ; la cord^ en étoit dè nerf de cheval ,
& elle n’avok pas befoin d’être détendue pour’ êoiiférvê'r tpüte fa
force. Leurs chevaux étoient en quelque façon comme leur arc :
ils faifoient de longues traites fans boire & fans manger.'
Un Gète avoir l’air du Dieu des Combàts^ii. âvOit laJ y dix
effroyabLe.j un.e phyfionpmie farouche une longue dheveiurB
couvrait fon vifage & ,fes tempes : il laiffoit croître fa b a r b e&
jfe cpuyioitdepçauxdepuislatête jufqu’auxpieds. r
». Cette peindre qui reiïemble parfaitement a çélle des Tarti-
res de np^ joursnXmpëcùdj^'pas.qû’ïrn y eut\dés gens mftruits
parmi les Gètes : Ovide nous . apprend lu i-mëmç^ écrivit
unPoëme’.en Langue (àétique à lajpüan|é'de Tibeïe: que çét
Ouvrage lui acquit chèHes Getes unè grande réputation: qüfe
(j) Ibid. El. iz.-
(i) Epit. Lit. III. Ep. 8,
(3) Ibid. Lir.IV. Ep. i j , , ;
l ’un
P R E L I M I N A Ï R E. xlix
l ’un d’eux dit que celui qui parlait ainfi.de Céfar, méritoit de re*
tourner dans les Etats de Céfar.
Cotys régnoit alors fur ces Gètes & fur la Thrace : c’étoit un
Prince éclairé , d’un cara&ere doux, fes moeurs étoient polies fie
pleines d’aménité : cultivant les Lettres , il marchoit, dit Ovide ,
fur les traces d’Eumolpe fon ancêtre, & fur celles d’Orphée; mal*
heureufement ce Prince fut quelque tems après mis à mort par fon
oncle, Roi de Thrace, aufli barbare & aufli farouche que celui*-
ci l’étoit peu ; il fut la victime infortunée de fa confiance en
fon parent,
'''.Si les Gètes éC le# GotAs ,j$nt les noms Luit f e u l i f même
Peuple.
À l’Orient de la Dace, au Nord du Danube, étoit le Tyràs .
les Gètes s’établirent fur les deux bords dè. ceFleuve & dans leâ*
Ifles qu’il formait: ils en prirent le nom de Tÿri-Gètes ou Tyra-
gètes ; mais Ptolomée les appelle Tyrangots. Ainfi déjà de fon
tems le nom de Goths avoit remplacé.'celui de Gètes;: on né
fauroit donc douter que les Gbths ne foient les mêmes qu’on
avoit connus auparavant fous le nom de Gètes & de Daces : &
avec lefquels s’étoient incorporées diverfes Tribus Scythes , en
particulier celles que Darius avoit attaquées i ôt fur-tout les S.cy- „
thés Royaux qui étoient des ^apés , .vrais Àlairis comme Ta fçirt
bien prouvéM.Të Comteiîü Buatlfÿ I l citeunpaflage de Procoïe
qui s’accorde fort bien avec ce Syftême.
« Il y eut toujours, dit cet Hiftorien (a), & il y à encore un
(j) Hifl. anc, dés Peuplesd’Eürope, Tbitu V;
(2) De Bell. Vandal, L. I. c. z,
Orig. Grecÿ» B