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la Langue Grecque. Leur jeqneffe la plus brûlante étott élevéç
à Athènes : leur Langue s’enrichiffoit fans ceffe, ainfi que leurs
Palais, des;iâépouilles.<le^GrçqSi'-Cicéron lqi-même,cet Orateur
qui porta fi loin la gloire de fa Langue, qui en écoitï l’admirateur
fi outré, fi partial, ne pouvoit s’empêcher de parler Grec dans
ceux de fes Ouvrages eùil n’étôitpas en gardé contre la Langue
Grecque, où fâ pàflton pour le Latift étoit fofcée' de céder à l’u?
tilité prefîantë du mom^t.
|ÿ- Mais puifqj$eP;l%& Romains ;-ÿaâj^uaiirè dés Grecs & jaloux de
leur I anguè, ne puf-ënt réfifter aux:gràfèes ifièr^éilîeufes dü langage
des G réés, s’ils*s’effofëërënt fànScëffë’de lés trànfportèr
dans lë leur ,plus injufiés que eesfierS'Gonquëraris 6ÏÏ moins épris
d’amour pour ies grâces, ferions^nous aflfez dénués de goût , aflez
gothiques pour nous priver volontairèment dés avantages qu’on
peut puifer dans la conndiffancé dfe cfetÆe &èlle:LàngJïe*?
En effet, aucune Langue ne peut être- comparée à la Grecque.
C ’eft la Langue de l’efprit, dé l ’imagination, des idées grandes &
fublimes : toujours -acpoqipagnée ;dc£; grâces elle s’énonce fur
tous lés tons, & elle le fait toujours de la maniéré la plus agréable
& la plus parfaite. Avec Anacréon , ellëchaftte Vënus&lés
Amours : avec Hômere, c11c entonne la Trompette guerriere, elle
brille dans les Combats, elle change les Hommes en Héros , elle
en fàit des immortels : dans Hérodote !, èllë peîik les “teins pafTés
avec toutes les rîchefles du colorisïë plus flateur & le fublime de
la Pôéfië. Avec Pindare , elle s’élève dans lés’Cîeiix,’elle devient
gigantefque, rien ne peut imiter fon enthoufiafme, fa pompe ^ fés
écarts'fédûifaüsi Par l'â*bbuchè dé©ÉMOsï,il,ÈNÉ > «île éommainde
aux pallions ,-elic entraîneles Peüpfes ^ellëfôriaiëlësilijgüesl , émr
fait trembler) les Monarques. Par le^eu çhaknan# de£ Sohnocfd,
des Eschyle, des < Euripide., elle, excite tour à tour- la pitié, la
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terreur.,Padmiratiqn :^|1§ en^aînef Içs f fprits ;, selle les meut à
yolqnté; tour à tour à % jg r é elleinfp^e-la jolie, o u c o u l e r
nos pleurs. T»d^^qu,a7ec;(^ ^ :N ^ cille s’élève aux idées les
plus reiesî^e^ÿfqu elle parp la Métaphÿfique de tput.cequela
Pddfie a dq plus attrayant,, ôç, la Peinture de plus- noble 6c de plus
flattçur^elle fe met. dan£ ^ méoçrit^ par fa naïveté au niveau
des efpfjitsies- moins élevés |élleqQue^èq, quelque façonaveCjeux ^
& elle plaît,dans L ucien* a 1 imagination la' plus délicate, par la.
fineffe de fes penféesA & paç lefebcfe/çs plai/p tueries.
comparer. tailleurs à j^ u ia n te s - AUégqries, a
ccs récits farts ep appai^epq^pqupjamuferjlesjjqnfans ,, pour les en*-
dormir, df qui fo>ua<un ^qije-^atf & rae^fonger j?enfèrment ce que
la- Natqre a ^ p j^ g r rp l* & la Religion, de plus aùgufte ï
iputqçe,,que l’éauditif
^ ^ g l^ refp^étar
¥c^rLt ^^vqnrq^f{^4a.Religip;pj Dedanscette
Langue,.qpq font, écrits les Ouvrages de,, fes Hérauts^ les
fqndempns cLq.la ^pia.gt que c’efllst Languequefparl^qent & dans
Mais, quelle eftdonc la psuure,de cette .Langue \ qui, çp-mme
un vrai Protée, feprête a,tput,ïe plie à,..toys lesgenres peint
?ous4epyi? la.^o^lett^ du larianoe
guerriçj* & au iceptre dçs Rois F
§. f f c :
F'ues gè’Hefàles Jàf' "fes caüfes qui la fànt négliger,
: :Commeneefl-ih arriyé que : cètte-Langue fi belle , fi . riche , fi
parfaite j fi touchante ,,foitauffi négligée quelle l ’efi i Qu’on fe