
i} D J S C O U R S '
rnence à jouir de leurs fruits : ils en font 'ëfpérer dé plus précieux.
.
: Infpir'é par ton Génie;, nous allons parler de toi , êc ''s’il fe
peut , d’une manière digne de tbb nous allons ncoistesd’Qttgft-
ne de tes premiers Habitans , dire d’où ils font venus».©èù ils s’é tablirent
, quelle fut la daufe de leurs noms, 6c dêjceux de tous,
ces lieux que ton Hiftoire a rendus immortels : apprendre-aux
hommes étonnés ôé attentifs , quelle fut l^ rig ln e fe td iLangue
charmante c la raifon de tous tes mots : comment ils tiennent à la
maffe entière des Langues deTÈtirope,ôc dont la bafe eft dans
la,Nature univerfelle immuable. : IcTbdd ©lancette d^|ieMefe
de goût , cette fenfibilké extrême dé tes ^Peuplés, qui pàrcou--
’irâht toupies IdoSpoffiblësVPçdrenVmbâfô^
IHnfini lafLangue prknklçe , IcHjrce de toutes lejs autres-,.& dans,
laquelle on Voit celles-ci fe fondre en entier avec une aifance
qui n’étonne que ceux qui nôriï JamaW-à^préfènMi ëét admirable
méchanifme» |É
Plus juftes envers toi que ceux quLçnous ont précédé , nous*
ferons voir que tu dus*a toi-même plus qu’on ne perife : que
tes premiers hàbitans furent moins’-fauvages qu’on n’a cru : que tu?
reçus dans toniein moins de Colonies étrangères qù’oa ne prétende
que tu ne dus k cellesrci ni ton Langage , ni tes L o ix , ni
ton Architeâure ^ mi pliifieurs de. tes Art^^J . qu’auqun, peuplé
étranger ne forma chez toi dé grands établiUemens»
Ainfi, une plus vive lumière fe répandra fur tes Origines t
leur profonde obfcurité fe diffipera comme les nuages du matin
au lever de l’auiore Mais,çn fayeur,de qui nous donnerons*,
nous tant de peine ? Qui prepdta *g|pfis à,-,Çfs recherches ? -Qni
avec nous, voudra jetter un coup-d’peil fur tes antiques Origines
i II» kne font plusj, tesgxands-Hommes , ces Hérodote * ce»
P R E E l M^I IvW-f R E. hj
T hucydide , ceV PlutarqueV ces Pûlybe, eesPLATON? ôcc.
qui étoient fi jaloux de ta gloire, de tes>ntiqüités, dès fources cTè
ton Langage, qui les cherehoient avec tant de foin , qui avoient
tantder'egrct de n’y pouvoir parvenir: ôc nôs Modernésy la plupart
dédaigneux j ’infouciahs , trcnfveroieht-iIs quelqu’attrait à des
Recherchés qui à leur fens né font' que des ‘chimères ou d’oifeu-
fes fpëculâtidns ? :
j M-aii pdkrÿuHloùV^d^uragérïonsmdüs^? Il e f t ïî ‘beau! ƒ fi
•a|^b“l^'3è ^ ï r a v ^ l i e i r l a ‘vérité!- de maintenir foh' empîtè,
dè‘ëdmbàttte poudellë contre la véracité du tems qui attaque
,tout, qui détruit tout ; de rêûftér à cette nuitprofondèqui.chèr-,
che à nous dérober tout dé fes ailés tênëbréüfes ; & pour employer
de ftyle fublime de Pancienne Grèce, de faire frémir le
vieux Saturne èn lui arrachant eriéore un de fes enfans qu’il alloit
engloutir Comme tant d autres ; 3è lûi‘0pp6fër| non des pierres ,
lé tems eft paffê dé conFerver les antiques Hiftoires; for le mair-
bre 6c for ïa^iérrè ,'maïs ces feuilles fragiles jëllttclés 6c nôirés
avêfe - léfqûeliés on brlîvè les- tems.i ;
••lTdtt-cë^as d ailleurs un fèf vidé a^fêàhle àrrehdre;aux hommes ;
en leur appfèn’anttomment fouslesTètiplfes^fontfortis d’une four* -
çé communef ■‘comment’les* Grecs fur-tout, ces Grecs qui nous
chàrment foïoft par leurs Ouvrages qu’on les croiroit infpirés du
Clfel ïhéïrp j'commént ils ne; furent en aucun tems dés %rbarès
nés'd&Tëgoût'dè'la terre : qu’ris appartiennent dé près à nos Ancêtres;
qù ils parloient la meme Langue, qu’ils eurent dahà TO -
rigiine la meme Religion, les mêmes L o ix , les mêmes coutumes,
peut-être les mêmes fôibleffes ; fur-tout j comment travaillant
fur ce prëmîiVfand ^ ils S'élèvereht i cé haut p b& de per-
fe^H^âîhoidfëfobhfi'&'^'^fe'deviéndra infinimentplus utiïé
dès que nous en pourrons/uivxetous les progrès, toutes les ttuàn*
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