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Etendue ta avantages, de ces Etymologies Géographiques.
. Mais fi les noms de ces .contrées les peignent fi. parfaitement |
& font tous fignificatifs dans la Langue Celtique, il en eft de même
de ceux d’une multitude de villes , montagnes, forêts, .rivières
qui cômpoferent les pays habités par les Pelasges , ou la Pe-
lasgie , telle que nous venons de la décrire, & dont nous allons
donner ici en forme d’eflai une nombreufe Lifté par ordre alphabétique
afin de prouverjtiotre affertion d’une maniéré encore plus
fatisfaifante , & qu’on s’affure par foi-même du rapport étroit de
la Langue des Peîafges avec celles des Peuplés Celtes.
Cette lifte eft çompofée d’environ 800 Noms diftribués en deux
claffes : les noms des Eaux, & des Villes fituées fur des Eaux : les
noms des Montagnes, Forêts, Pâturages, Rochers, Ôcc. & des
Villes qui en tirent leur nom.
Nous avons pris ces noms dans Homère, dans Paufanias , dans
Strabon , dans les Voyages de Whellcr ôc de Sporry ;dans Gella-
rius,. dans-le.grand Didionnaire Géographique de la Martiniere,
&c- Nous navons fait ufage que de ceux,dont nous avons pu
fixer la véritable pqfition^ & la nature,dulocal, puifqug,c’eftr ce
local qui fait la preuve.:de l’explication de ce nom. S,ans cette
Loi que nous avons fuivie exa&ement , npus aurions:plus que doublé
cette longue lifte; mais nous n’avons rien voulu avancer dont
nous ne fuffions allurés, certitude qu’il n’étoit pas facile d?acquéf-
.rir , la plupart des i^teurs Géographiques ne fe mettant nullement
en peipe de peindre .la fituation des lieux dontils parlent, Sjinp.uf
avions pû parcourir nous- même la Gfpèeçfous ; ce point de vue, ,
nous en aurions rapporté-des lumières plus nombreufes & plus
intérelfantes. Quelquefois,
F. R E L I M I N A 1 R E. lxxxj
Quelquefois, nous avons appuyé la valeur de ces Noms par de
femblables empruntés de diverfes Nations Celtiques : plus fou-
vent j nous avons renvoyé à ce que nous avons déjà publié en ce
genre dans le Difcours Préliminaire de nos Origines Latines : &
nous prions nos Lecteurs de l’avoir en même tems fous les yeux,
afin qu’ils puiffent s’aflurer r$e l ’unité de nos Principes , & combien
ils font féconds en conféquencés.
Nous avons également fixé là valeur de ces Noms par celle
qu’ils *#ht dans diverfes Langues Celtiques : celàétoit indifpenfa-;
bie afin qu’on vît à quel point la Langue Grecque reflemble à celle
des Celtes, des Germains, des Goths, des Slaves ou Efclavons 1'
cependant nous avons également été très-laconiques à cet égard,
afin de ne pas faire de cette Lifte un gros volume, & pour ne pas
fatiguer nos Lecteurs,pour qui ce détail eât été fuperflu d’après nos
Dictionnaires Etymologiques , ou cësfamilîés de mots fe trouvent
difcutées ôc comparées de maniéré à ne laifiSf aucun lieu au doute.
Nous offrons donc ici au Public un travail neuf , & doht on
n’avoit aücuhé’laeéÿ on ne peut pas même le rapprocher de celui
du favant Bochart qui ne voyant par-tout que du. Phénicien, fut
continuellement la viétime d’une pétition de principe , puifque
voulant prouver que les Grecs étoient Phéniciens , il eftropioit
leurs noms par la Langue Phénicienne, ôc il eh concluoit qu’ils
étoient donc Phéniciens,
Nous difons au contraire, les noms Géographiques de la Grèce
font toujours affbrtis à leur nature , mais ces noms ont pré.cifé-
ment la même valeur dans les Langues Celtiques : donc la Lan-,
gue des Peîafges fut la même que celles des Nations Celtiques.
En même tems, ces Noms augmentent infiniment d’intérêt ~9
puifqu’ils préfentent toujours un tableau parfait du local 6c qu’ils
acquièrent par-là une énergie qu’on ne leur foupçonnoit pas : il
Orig. Greca. I