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VObfêrvüül^ftétfre que^èes ra“jîpô‘rts, à' Péxté^tîon de celui
qu’offre D'eübâiîon, ont échappé à tous ceux qui fe font occupés
de ces objets, même à ceux qui ont voulu prouver par la tradition
la vérité du déluge. Si le Savant Freret les a voit‘connu , ces rapports
j V if les avoit rapprochés de ce qu’Ovide dit d’après les
GFeCsy de Lycaon , ôc du déluge de Deucalion, il n’auroit pas
dit que les Grecs n’ont eu aucune idée ni de Noé ni de fon déluge i
& il n’aurdit pas miférablemerit comparé cet événement épouvantable
avec (les inondations du lac Copaïs , ou avec celles du Pé-
née ; il ne fe feroit pas ôté par-là tout moyen de développer les
Origines Grecques ôc de rendre prefque inutiles fes grands travaux
à ce fti'jet, manque d’une bafe folide ôtfatisfaifante.
A R T I C L E I I I .
§. I.
G É n Ê a lo gie d e D euc a l i ON félon les Grecs:
L es Grecs ne fe font pas contentés de parler de Deucalion : ils
ont cherché à donner une idée de fes defcendans chefs de leur nation
; & ils en ont conduit là généalogie comme Moyfe, au moins
jufqu’à la quatrième génération. Dans Moyfe, Noé eft pere de
Japhet , Ôc celui-ci d’IoN qui a quatre fils. Chez les Grecs, Deucalion
eft pere d’Hellen, ôc celui-ci a troisVls j Xuthus , Dollar
, A iolus ; de Xuthus naiffent Acheus fit Ion.
Ainfi la troifiéme génération des Grecs répond à la quatrième
de Moyfe.
N oé , Deucalion ,
Japhet, Hellen,
Xuthus & fes freres,
Xetim 6c fes freres, I on. Voici
P R E XL 1 M l N A I R E . blxîk
'Voici*aôri'c ce qui' eft arrivél \ les Grec# ont diftingué
propos Hellen doiit le nom lignifie pere Was Grecs, S Ion pere
des Iôniéns.'C’eft un feul ôc même perfonnage : mais cdrtime il
ne leur fallait que quatre générations, JapKèt. s eft trouvé hors
de rang : cependant Japet eft;un nom? cprtliir’cfës Grecs : ils di-
fôi'ent de ce perfonnage qu’il h y avoit rien de. fi vieux fur la terre i
en effet, il eft à la tête de la généalogie;des Grecs , puifq ue Deucalion
ou Noé appartient plutôt à l’ahbièriî ihoftiè^aux Patrîar-j
ches Anti-diluviens.
Et ne le trouvons-nous pas dans tes traditions1 Grecques fous le
nom d’Aphidæj , comme fils du Princè'de l’Arche ? Il n’eft donc
exclus de la, généalogie de -Deucalion que . par un mal-entendu,
peut-être par une fimple faute de Copiftei - -
Les noms des trois fils d’Helleiv correfpondent parfaitement
aux noms des trois fils d’IoN qui pofféderent les trois portions méridionales
de la Pélafgie. Où ne pèut méconnoître,
. X uthus y dans KETi/72.
D or«j , dans Dors/«/».
Hel ou AioL«j, dans*AiLr/^z. *
Et s’ils ont fupprimé Tharfis le quatrième, c’eft que les Grecs’
avoient perdu toute idée de parenté à l’égàfd des Thraces, lorf?
qu’ils recueillirent ces anciennes généalogies ; quoiqu’ils eufferit
pu le foupçonhefy Cri raffemblant lë§^ÿaditibnS qui
què lés Thraces avoientT peuplé la THeffalie : qu’ils s’éîbiehbéten-,
dusdâris là Grèce, jul^ües dans l’Antique mêmé: queGrécus étbît1
fils de Theffalus ; que les Pélafges de TAttiqa'e" étaient les mêmes'
que les habitans de la Samotjirace , ôc que les Tyrféniens dé la
Thrace : ôc ces traditions non moins remarquables, cJü’Orphée qui
écrivit ‘inconteftablement en grec étoit Grec , ainfi que Linus ,
Origin. Grecq% % , y