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En les prenant dans leur ensemble, on peut classer
ces glaciers en trois groupes principaux : au nord, les
glaciers du mont Blanc et des montagnes qui en dépendent,
puis les glaciers de la Vanoise, des Grandes-Rousses
et de la chaîne de Belledonne; enfin ceux du massif du
Pelvoux et ceux des Alpes Cottiennes qu’on ne peut
apercevoir de Lyon. Au midi de fOisans, les glaciers
perdent toute leur importance et deviennent de plus en
plus rares. Le glacier le plus méridional des Alpes Occidentales
est le Ghiacciajo delta Maledia sur le versant pié-
montais, à une dizaine de kilomètres de la frontière française,
sur les pentes nord delà Cima dei Gelas^ ( 3 *37"')-
Le nombre et la grandeur des glaciers du massif du
Mont-Blanc, ne sont pas en rapport avec la hauteur du
géant des Alpes. De chaque côté du Valais, au pied de la
Jungfrau et près du mont Rose, les dispositions orographiques
sont des plus favorables à l’amoncellement
des névés et des glaces; il y a là un système de
grandes vallées et de cirques profondément encaissés
qui rayonnent autour de plusieurs centres et qui forment
un ensemble d’immenses réservoirs, tandis que le
mont Blanc et tout son massif ne constituent, pour ainsi
dire, q u ’une dorsale flanquée, à l’ouest, il est vrai, d’ une
grande vallée couronnée de vastes cirques. Les flancs
extérieurs du massif sont d’ailleurs trop déclives et trop
peu accidentés pour retenir d’énormes amas de glace.
^ Carte du service vicinal, feui l le XXVl l , 32, Fontan. C a r te de
la frontièr e des Alpes au 80.000^ (feui lle 213,1/4) Saint-Martin-
de-Lantosque.
Pourtant, le versant français ou du nord-ouest est moins
raide que le versant italien, aussi ses pentes sont-elles
sillonnées par des glaciers plus importants que ceux du
val Veni et du val Ferret. Ce sont les glaciers de Tré-
la-Tête, de Miage, de Bionnassay, de Taconnaj, des
Bossons, des Pèlerins, etc., qui déversent leurs eaux et
leurs débris morainiques dans la vallée de l’Arve et de
Chamonix.
Dans la vallée intérieure dont nous venons de parler,
et qui est dominée par une ceinture d’aiguilles et de
crêtes élevées, de grandes masses de neige et de glace
s’amoncellent de toutes parts ; c ’est là que convergent
les glaciers de la Vallée-Blanche, du Géant ou du Tacul,
de Leschaux, de Talèfre, etc., pour se réunir au pied des
aiguilles de Trélaporte et des Charmoz ; et leurs masses
conjuguées deviennent les flots solides et bouleversés de
la célèbre Mer de Glace.
L’augmentation annuelle et périodique de son volume,
par suite de la chute de nouvelles neiges et de la descente
des glaces supérieures, contre-balance à peine les effets
de l’ablation pour maintenir approximativement toutes
ces glaces dans les limites qui les enserrent aujourd’hui.
Aussi, la Mer de Glace, tout en subissant, dans sa longueur,
des séries d’oscillations peu importantes, il est
vrai, ne franchit pas les dernières moraines terminales du
glacier des Bois, dans les conditions climatériques ordinaires.
C’est en suivant les sentiers tracés chaque année au
fond de cette grande vallée et de ses cirques que les