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au lieu de former,comme de nos jours, une région b o u leversée,
déchirée, constituaient pendant les périodes
jurassiques et crétacées, de vastes et monotones plateaux.
Mais la fin de f époque éocèneet le commencement de
l ’époque miocène ont été les témoins des grands soulèvements
alpins, ainsi que de la formation des plissements
ondulés du Jura. Tout autour, en dehors des
Alpes, les régions voisines ne furent affectées que de
mouvements généraux qui repoussèrent au loin les dernières
parties des anciennes mers. Dès la fin de l ’époque
mésozoïque, les Vosges, la Forêt-Noire, la Bohême,
gardèrent une immobilité relative qui ne fut' troublée
que par la formation des failles qui découpent leurs
massifs, mais leur résistance fut cependant assez grande
pour arrêter la propagation des soulèvements alpins vers
le nord et donner à la chaîne les limites septentrionales
qu’elle a encore aujourd’hui.
Puisque, d’après M. Marcel Bertrand, ainsi que nous
l’avons dit, les grands plissements de la chaîne des
Alpes ne paraissent être que le résultat du refoulement
d ’une portion d’un fuseau de l’écorce terrestre, écrasée
entre l ’Afrique et l’Europe septentrionale. Il est facile
de comprendre qu’un effort dynamique aussi puissant,
lorsqu’il n’a pu se propager en ligne directe devant lui,
a dû se décomposer latéralement en plusieurs systèmes
secondaires qui se sont prolongés au loin en suivant les
directions que lui imposait la résistance plus ou moins
grande de chaque région.
Les obstacles inébranlables ne se sont pas tous rencon-
E T ENDUE O ROG R A PHIQUE DU S Y S T EM E A L P IN 5 I
très vers la bordure septentrionale des Alpes, contre
laquelle sont venues se heurter et se briser les couches
soulevées du miocène. A fe s t et à l’ouest, des massifs
anciennement consolidés obligèrent le mouvement de
propagation à suivre des directions divergentes ou bien
à s’infléchir vers le sud. A fextrémi té orientale de la
chaîne des Alpes, les plaines de la Hongrie et du Banat
ont non seulement résisté à la poussée générale, mais
encore, par leur fixité inébranlable, elles fon t forcée à
diviser son action en deux systèmes principaux. L’un,
se dirigeant au nord-est, a franchi la vallée du Danube
pour aller constituer plus loin les Petits-Karpathes, le
Tatra et la grande chaîne des Karpathes ; l’autre, descendant
au sud-est, a rejoint par les Alpes Dinariques les
monts Balkans. Ces deux systèmes de montagnes, après
avoir enveloppé le //ors/hongrois se sont réunis entre la
Serbie et la Bulgarie, mais leur union a été promptement
rompue. Au sud, les plissements des monts du
Pinde se sont continués jusqu’à l’extrémité de la Péninsule
hellénique, tandis que des rameaux détachés des
Balkans se sont prolongés et sont allés atteindre les bords
de la mer Noire et de la mer de Marmara. Cette coupure,
occupée par la mer, ne sert même pas de limite à ces
dépendances du système alpin ; la force soulevante semble
l’avoir franchie souterrainement comme elle a franchi
la vallée du Danube. Les études géologiques aussi hardies
que sérieuses de M. le professeur Suess permettent d ’en
suivre le développement à travers l’Asie Mineure, jus qu’au
Caucase et à l’Himalaya !
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