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C H A P I T R E II
SOULÈVEMENT DES ALPES ; CONSEQUENCES
Considérations générales sur l’origine des montagnes ; Horste ; effondrements;
plissements. — Ancien niveau des mers. — Vallée dff Rhin.
— Mode de formation des Alpes ; âge de leurs soulèvements.-— Etendue
orographique du système alpin. — Rapport de la chaîne des Alpes
avec les chaînes plus anciennes ; son influence sur la formation du
continent européen. — Plissements et renversements des couches. —
Métamorphisme dynamique ou de structure. — Rôle des roches éruptives
dans le massif alpin ; leur âge. — Métamorphisme de juxtaposition.
— Métamorphisme régional.
Par la généralité de leurs caractères, les questions
qui se rattachent à la formation des montagnes s ’appliquent
tout aussi bien à l’origine et à la constitution des
Alpes Françaises qu'à celles des Alpes Suisses, Italiennes
et Autrichiennes. Nous allons dóne les examiner relativement
à l’ensemble de toute la chaîne.
M. Suess, le savant professeur de géologie à l ’Université
de v ienne , en publiant ses ouvrages sur Xd^Facede la
Terre et sur VOrigine des Alpes % ainsi que son gendre,
^ Suess, A n ilit i der Erde, EnUielning der Alpen, Vienne, 1875.
f o r m a t i o n d e s M O N T A G N E S . E F F O N D R EM E N T S , E T C . 4 I
M. Neumayr, en faisant paraître son Histoire de la Terre ,
ont émis une nouvelle théorie générale de la formation
des montagnes. Appuyée sur la notoriété scientifique
de ses auteurs, cette théorie captiva rapidement le grand
public. On eut alors à choisir entre la théorie soutenue
par l’Université viennoise et celle qu’Élie de Beaumont
avait foririulée, lorsqu’ il était un des plus illustres représentants
de la science française.
MM. les géologues autrichiens n’admettent pas ^ que
la croûte terrestre soit une surface composée de vastes
plaines, alternant avec des parties plus ou moins ridées et
soulevées par suite de pressions latérales et que son
ensemble flotte sur un noyau incandescent, contractile
et pâteux. Ils préfèrent créer une théorie nouvelle qu on
pourrait appeler l a effondrements, en opposition
l\ ctWt des plissements.
D’après ces savants, les éléments superficiels de la
terre sont divisés en compartiments dont les uns restent
immobiles, au même niveau, et dont les autres, sous
l’action de la pesanteur seule, s’effondrent verticalement
et en masse dans des abîmes inférieurs, en glissant
contre les parois des massifs restés fixes. Des plissements,
des soulèvements de couches, sous l’influence d’efforts
latéraux, se sont produits parfois; mais, relativement a
^ Neumayr, Erdegesclnchie, Leipzig, 1886.
2 C f.: De Lapparent, Le Sens des mouvements de l ’ecorce terrestre
(Bull. Soc. géoL, t. XV, p. 218, .887) . La Nature des mouvements
de récorce terrestre (Revue des questions scientifiques,
t . XXVl l , 20 janvier 1890).
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