le col de Cadibone qui conduit à Millesimo, pendant
qu’une partie prenait plus au sud-ouest, le col de Saint-
Jacques (San Giacomo) ou débouchait à Montenotte derrière
le monte San Giorgio (835'"), premier sommet
des Apennins.
« Cette partie de la chaîne n’a guère du côté de Savone
que 20 kilomètres d’épaisseur *. »
En résumé, les routes carrossables du Petit-Saint-Bernard,
du mont Cenis, du mont Genèvre, du col de
Larche, du col de Tende, enfin la belle route de la Corniche,
qui cotoie le littoral méditerranéen, ainsi que le
chemin de fer de Nice à Gênes, sont les principales voies
de communication entre la France et l ’Italie. La route de
la Corniche a remplacé la voie Aurélienne que parcouraient
les légions romaines. D’ailleurs, dès la plus haute
antiquité, tous ces grands chemins ont servi de passage
aux armées, aux voyageurs, aux commerçants. Pour
pénétrer en Italie, il n’y a qu’une voie réellement nouvelle,
c’est le tunnel de Modane à Bardonèche ! Il a
fallu le génie moderne pour ouvrir cette route à travers
le sein même des Alpes sans en franchir les sommets !
Sans doute, nous avons laissé notre plume énumérer
trop de détails, et nous avons été entraîné à décrire avec
trop de complaisance la longue suite de cimes, de crêtes,
de cols, qui dessinent, dans les Alpes Occidentales, la
ligne de partage entre le bassin de la Méditerranée et
celui de l ’Adriatique. Mais pouvions-nous négliger cette
' Levasseur, op. c it., p. 393 .
ri
magnifique arête qui donne son principal caractère à toute
la chaîne et lui impose sa direction? Pouvions-nous laisser
dans l’ombre cette puissante dorsale dont se détachent,
sur le versant français, tant de membres puissants,
tant de rameaux ?
De nombreux souvenirs historiques sont restés attachés
à chacun des grands cols qui empêchent les Alpes d’être
une barrière aux progrès de la civilisation internationale,
aux échanges de commerce. Ne devions-nous pas en rappeler
quelques-uns, maintenant surtout, qu’un intérêt
militaire, plein d’actualité, attire notre attention sur toute
cette frontière et que, sur ses deux versants, de nombreuses
forteresses s ’élèvent pour protéger l’intégrité de
chaque nation contre les horreurs d’une invasion ? Fasse
le ciel que ces préparatifs de guerre n’engendrent que la
paix ! S i vis pacem, para hélium !
Mais pour décrire les chaînes secondaires, les branches
et les rameaux qui se détachent du tronc principal, nous
nous efforcerons d’être plus bref. Cette description ne sera
donc que la reproduction amplifiée de notre tableau
synoptique.
Les Grandes Alpes de Savoie ne sont que des dépendances
des crêtes des Alpes Graies. Elles peuvent se
décomposer en deux groupes principaux; i° L e smo n tagnes
enfermées entre l’Arve, l’Arly et l ’Isère, c’est-
à-dire une grande partie des montagnes de la Tarantaise ;
2® Les montagnes comprises entre l ’Isère et l’Arc. Ces dernières
montagnes, au point de vue historique, régional,
appartiennent à la Tarantaise pour le versant de la rive
F a l s a n , Les Alpes Françaises. 8
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