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Le climat de Chamonix (looo™) possède encore les
caractères du climat alpin : longueur de l’hiver (octobre
à mai), hauteur de la neige (i mètre à Chamonix même,
3 à 4 au village du Tour), impossibilité de cultiver les
céréales d’automne et la plupart des arbres fruitiers (à
l’exception de quelques pommiers et cerisiers); ces
cultures sont remplacées par un mélange d’orge et
d’avoine, le froment du printemps, l’épeautre, la pomme
de terre, etc.
Dans le Briançonnais (Briançon, 1300™), la température
moyenne de l’année est de 7° ; celles de l’hiver o°,7,
du printemps 5°,8, de l’été 1^,3, de l ’automne 8%i ; la
température moyenne est encore inférieure ào°, pendant
les trois mois d’hiver, et la neige, dont l’épaisseur
moyenne est de i ” ,50 à 3"", dure depuis la deuxième
quinzaine d ’octobre jusqu’au milieu de mai, et même
au milieu de juin dans la montagne; pendant l ’été, la
température moyenne du jour est de 18 à 20®, celle de
la nuit de 10 à 12°; les brouillards, la pluie, les orages y
sont rares; l’air y est pur et sec.
Au Ventoux enfin (1900“ ), la température moyenne
annuelle s ’abaisse à 3°,7, celle de l’hiver à — 2®,2; du
printemps à o®,i ; de l ’été à 11®,4; de l ’automne à 4%4;
la moyenne mensuelle est inférieure à 0®, pendant cinq
mois, de décembre à avril; on y observe un degré ozo-
nomètrique élevé, des variations très étendues de l’état
hygrométrique, une évaporation souvent intense pouvant
aller jusqu’à 9™‘",3 par vingt-quatre heures, surtout
en août; les pluies sont abondantes; les brouillards y
COMPARAISON EN T R E L A P L A IN E E T LA M O N T A G N E 2 7 5
paraissent aussi plus fréquents que dans les autres stations
précédentes.
La comparaison avec les stations de la plaine, comparaison
que nous limiterons aux stations du Saint-Bernard
et de Genève, du Ventoux et de Carpentras, nous permettra
de mieux préciser les caractères du climat alpin.
Entre Genève(402™)etleGrand-Saint-Bernard (2472"%,
on observe :
1° Une différence dans la pression moyenne annuelle
de 62™“ ,76 pour une différence de 2010^,3 d’ altitude,
avec une amplitude des variations annuelles plus
forte de 6'"”',37 à Genève qu ’au Saint-Bernard;
2® Une différence de n®, io dans les températures
moyennes annuelles, soit 0^,56 de diminution pour
100 mètres d’altitude ou i®, 12 pour 200 mètres;
3® Un écart des moyennes des jours les plus chauds
et les plus froids plus considérable au Grand-Saint-Bernard
qu’à Genève;
4® Une interversion fréquente des températures avec
différence de i®, 2® et 3®, en faveur du Saint-Bernard,
en hiver : ce phénomène, signalé il y a déjà longtemps
par Fournet ( 1839), puis étudié plus tard, notamment par
M. Alluard entre le Puy-de-Dôme et Clermont (1879),
par M. André entre Lyon, l’observatoire de Saint-
Genis et le mont Verdun, etc., se produit fréquemment
dans les montagnes, entre le fond des vallées brumeuses
et les sommets ensoleillés; l ’état du ciel est en effet,
couvert et nuageux plus fréquemment à Genève, qu’au
Saint-Bernard, surtout en hiver.