chaîne des Alpes, depuis le Rhône jusqu’en Autriche*,
les sommets les plus élevés, les plus déserts, deviennent
des sanctuaires scientifiques !
Les Alpes de Provence peuvent se diviser en deux
groupes principaux : les Grandes Alpes ou contreforts
des Alpes Maritimes et les Petites Alpes ou chaînes secondaires.
Les premières sont séparées des secondes par le
Buech, la Durance, le Verdón et une partie du cours du
Var. Des pentes couvertes de grands éboulis et couronnées
par des masses escarpées et blanchâtres du
crétacé inférieur donnent leur" caractère original aux
montagnes de la Provence, saupoudrées de neige en
hiver, puis brûlées par le soleil et revêtues chaque été
d ’un manteau de plantes parfumées et résineuses. Deux
chaînons des Grandes Alpes Provençales, la montagne
Blanche {2y\ofi, le Cheval-Blanc (2323™), ainsi que le
Grand-Cheval-de-Bois (2841’"), au nord du joli lac
d ’Altos (2237"'), et plusieurs autres viennent converger
vers les sommets des Trois-Évêchés (2927'") qui servent
de noeuds à tout le système.
En dehors des dernières limites que nous venons de
tracer, les Petites Alpes de Provence se ramifient et s’allongent
en plissements de fest à l’ouest, parallèlement
au Ventoux. Citons les montagnes de Vaucluse, d’où
s ’échappe la célèbre fontaine, les Alpines, la montagne
de Lure (\82f i ) , le Luheron (i 125’^), si riche en débris
1 Station météorologique du Sonnbl ick (3195 mètres) dans les
Hohe Tauern (Tyrol ) .
L E S MA U R E S E T l ’ e S T E R E L 1 2 9
d’animaux fossiles, Sainte-Victoire { l ow f i , prhs à’A\x
et du champ de Pourrière engraissé du sang des
Cimbres et des Teutons, la montagne de la Sainte-
Baume avec la grotte de sainte Madeleine; enfin
les montagnes des environs de Toulon, le Gros-Cerveau
(443 ) ’ ^1- l^s montagnes d Evenos (408”^), que partagent
les Gorges d ’Ollioules, de sinistre mémoire, le Faron
{ f i o f i , qui défend par ses batteries et ses forts les deux
rades et les arsenaux. Le Coudon (702"^), lorsqu’on le
regarde des bords de la mer, semble terminer brusquement
tout cet immense système, en se campant comme
un sphinx en face de la vallée du Capeau et des collines
d’Hyères.
Mais, en réalité, les chaînes et les massifs calcaires,
jurassiques et crétacés se continuent du côté de Draguignan
jusqu’au delà de Nice et de Menton pour atteindre
les terrains nummulitiques de la vallée de la Roya
(Italie), au delà de notre frontière. A partir du Coudon
jusqu à Fréjus et l ’Esterel, ces masses stratifiées laissent,
entre elles et le massif schisteux et cristallin des Maures,
une large vallée dans laquelle passent la route et le chemin
de fer d’Italie.
De Marseille à Toulon, les derniers contreforts des
Petites Alpes baignent leur pied dans les flots de la Méditerranée;
mais, plus à l’est, ce sont les collines des
Maures et de qui servent de rivage à la mer. Ces
deux groupes de montagnes, aux contours arrondis et
pleins de douceur, couverts de chênes-lièges, de pins
d’Alep, bordés de pins parasols, présentent, par leurs
F a l s a n , Les Alpes Françaises. ^
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