iri f*'
V ' ' jI ,:vi' ;
I
! !
[.- Ill I ; j
kF !■
B:
Les stations de la montagne, les vallées surtout, présentent
des écarts de température, des variations
brusques, considérables, survenant soit aux différentes
heures d’une même journée, soit entre les jours successifs
d’une même période : on a vu, en certaines
années, à Grenoble, par exemple, le thermomètre
tomber de 18 à 6® au commencement de juin, de 22 à
12 au milieu d août, de 21 à 8® au commencement
d’octobre; il suffit de quelques jours de pluie pour produire
cet abaissement de température.
Pluie et neige. — La carte des pluies et des neiges
établie par M. Angot , d ’après des observations de
vingt années (1869 a 1888), donne une idée exacte de
la répartition moyenne des pluies dans les Alpes
Occidentales.
En la consultant, on remarquera que la région qui
reçoit annuellement la plus grande quantité de pluie
comprend le massif du Mont-Blanc et le bassin supérieur
de 1 Arve : la pluie y atteint, par année moyenne, une
hauteur de 1200 à 1400 millimètres ; viennent ensuite
les Alpes Pennines et Graies, les Alpes de la Savoie et le
Pelvoux, puis la portion orientale de la chaîne des Alpes
Maritimes: il y tombe encore 1000 à 1200 millimètres;
entre ces deux zones humides, apparaît une zone sèche,
qui s’étend du mont Thabor au col de Tende, recevant
moins de 1000 millimètres d’eau, quantité qui s abaisse
même à 800 ou 900 millimètres pour les Alpes Cottiennes
et à moins de 600 millimètres pour la partie centrale du
bassin de la Durance. On observera encore qu’en face
des parties soumises aux précipitations pluviales les plus
abondantes, formant ordinairement le versant occidental
ou français, le versant oriental ou piémontais n'en reçoit
qu’une quantité, en général, assez faible, qui s ’abaisse
rapidement, dans la vallée du Pô, à moins de 900, 700
et 600 millimètres; au contraire, le versant oriental des
Alpes Cottiennes situé en face de la zone sèche du bassin
de la Durance conserve, sur un certain espace, le chiffre
de 800 à 900 millimètres de pluie : les Alpes forment
donc, dans une grande partie de leur étendue, une sorte
de muraille qui arrête et condense les nuées orageuses
arrivant par le sud et le sud-ouest.
C ’est, en effet, le plus ordinairement par les vents de
r W . , du S . -W. et du S., rarement par les vents d’E.,
que le régime pluvial s ’établit dans les Alpes Occidentales
; lorsque le vent souffle du S . -W. , que la température
s’adoucit, et que le baromètre baisse, on peut
être à peu près certain que, le lendemain ou le surlendemain
le mauvais temps, pluie ou orage, surviendra
dans la région ; le même résultat a lieu lorsque souffle
avec plus ou moins de violence, pendant quelques jours,
le vent blanc, ventduS. ,ainsi nommé à cause des cirrbus
ou nuages blancs qui l ’accompagnent. Ce changement
de temps est souvent précédé d’une dépression barométrique
sur le golfe de Gênes et antérieurement sur les
côtes de la Grande-Bretagne.
La répartition des pluies dans le cours de l’année
-'lÆ