car nous sommes loin de nier la puissance érosive des
anciens glaciers ; seulement, il y aurait encore bien
des réserves à faire. Ce bassin lacustre, aux rivages
couverts de roseaux, a une profondeur de 72 mètres ; il
s’étend, à l’altitude de 374 mètres, le long de la montagne
de l’Épine, à l’ouest du col de Saint-Sulpice. Il n’a que
4 kilomètres de longueur sur 2 en moyenne de largeur.
Nous ne pouvons passer sous silence le petit lac de
Paladra (494’"), situé au nord-ouest de Grenoble, dans
les Terrès-Froides. Il a une longueur de 5 kilomètres
et demi sur 2 de largeur. Avant l’annexion de la Savoie,
c’était le plus grand lac de France, si l ’on en exceptait la
triste et monotone nappe lacustre qui porte, dans les
environs de Nantes, le nom de lac de Grand-Lieit. Le
lac de Paladru est devenu célèbre par les nombreux
pilotis que MM. Fournet, Vallier * et E. Chantre y ont
signalés comme restes de cités lacustres.
M. E. Chantre % à la suite de fouilles soigneusement
conduites, a pu rapporter, avec succès, à l’époque carolingienne,
l’âge de cette ancienne cité lacustre qui serait
par conséquent infiniment plus moderne que celles de
la Suisse et de l’Italie, La présence de ces débris, mal
interprétée au moyen âge, a été l’origine de plusieurs
poétiques légendes, groupées autour de la destruction
de la mystérieuse ville d’Ars, engloutie dans les flots.
* Val l ier, La Légende d e là ville d ’Ar s , etc., Grenoble, 1866,
~ E. Chantre, Les Palafiites on constructions lacustres du lac de
Paladru, Grenoble, Maisonville, 1871.