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ment que les derniers soulèvements de la chaîne entière
ont dû s ’opérer à la même époque dans toute son étendue.
Cette similitude d’âge est le meilleur argument en
faveur de l’unité de tout le système, depuis le bassin du
Danube jusqu’à la Méditerranée, sans qu’on ait à tenir
compte de ses flexions, de ses changements de direction.
Partout, aussi bien en Dauphiné qu’en Suisse, les derniers
terrains soulevés et plissés appartiennent aux
formations, mollassiques ou tertiaires moyennes, tandis
que les couches pliocènes ou tertiaires supérieures ont
gardé leur horizontalité. Ces couches pliocènes ont donc
été déposées après le soulèvement de la chaîne dont il
devient facile de préciser l’âge.
Afin de rendre plus claire cette disposition, nous empruntons
à M. de Lapparent^ une coupe, dressée par
M. Heim, pour montrer les arrangements de la mollasse
sur le bord nord-ouest du massif alpin. Les pressions
latérales ont été tellement énergiques, que la mollasse a
été froissée et forme un grand pli anticlinal dont l ’arête
s’élève à de grandes hauteurs près de Thoune et au Rigi,
bien que les couches mollassiques repliées et renversées
sur elles-mêmes semblent généralement plonger sous
les couches plus anciennes, ainsi qu’on le voit sur la
figure 2.
Tout le long de la grande chaîne, on pourrait dresser
des coupes stratigraphiques analogues. Celle-ci peut
^ De Lapparent , Traité de géologie, 2« édit. , p. 1407.
donc nous suffire pour indiquer les dispositions lelatives
des divers terrains.
En général, quand on parle de l’âge du soulèvement
des Alpes, il s ’agit toujours du dernier grand soulèvement
de la chaîne, car tout le massif alpin n’a pas surgi
brusquement, et, comme le dit M. de Lapparent % le
soulèvement des Alpes a été, en quelque sorte, une
oeuvre de longue haleine. Il n’y a pas identité complète
Direction du lac de Zurich Waieu
f d- ^ é 5
F ig . 2. — Coupe du versant nord des Alpes montrant les plissements de
la mollasse et son plongement apparent sous les couches plus anciennes.
D’après M. Heim.)
1, Schistes cristallins ; 2, verrucano, etc. ; 3, couches jurassiques ; 4, dépôts
crétacés ; 5, dépôts éocènes ; 6, mollasse.
d’âge entre les chaînons. Ils ont été ébauchés les uns
après les autres, puis soulevés ensemble une dernière
fois.
Au moment du dépôt du carboniférien % ou peu après,
les Alpes ont subi un premier exhaussement. Le trias
et les terrains plus récents se sont sédimentés sur des
couches fracturées et dénivelées, et les terres émergées,
‘ C f. De Lapparent , Traité de géologie, 2^ édit. p. 1409 et suiv.
2 Shmidt, Zur Geologie der schweizer Alpen, in Er. Favre. Rev.
géol. suisse, i. XX, p. 32, 1889.
F a l s a n , Les Alpes Françaises. 4
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