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viólenteles brises de montagnes, qui chaque soir descendent
avec force, des hauteurs refroidies, dans les parties
basses, où le soleil a raréfié l ’air, les arbres prennent
une tournure rabougrie et tourmentée, analogue à celle
qu’ils revêtent au bord de la mer, sous l’action des vents
dominants.
Nous ne pouvons entrer dans plus de détails; pourtant
nous ne voulons pas laisser de côté le föhn ou foehn,
le Favonins des anciens, le vent du sud-ouest, le vent le
plus remarquable de ceux qui régnent dans les Alpes.
Les montagnards le nomment à juste titre : le Mangeur
des car, pendant les premiers jours de printemps,
on les voit fondre presquesubitement et disparaître sous
le souffie brûlant de ce vent impétueux.
Trompés par la température élevée du föhn descendu
le long des versants nord des Alpes, Desor et Escher
de la Linth l’identifièrent au Siroco d’Afrique et lui
assignèrent le désert du Sahara pour heu d’origine.
Bien au contraire. Dove et Helmotz * prétendirent que
le föhn était un vent chargé de vapeur d ’eau et avec
raison le firent venir de l'océan Atlantique. En montant
contre les parois méridionales des Alpes, ce vent se
dilate et se dessèche, en se refroidissant de '5 degrés par
100 mètres d’altitude.
Lorsqu’il a franchi les sommets, il redescend le long
des versants nord, se condense et se réchauffe d ’un
* C f . Tschudi , Op. c it., p. 25. — El. Reclus, La Terre, t. II,
p. 320. — Mohn, Les Phénomènes de l ’atmosphère, p. 233.
demi-degré pour 100 mètres. Bientôt sa température
est assez élevée pour faire rapidement disparaître le
manteau de neige laissé par l’hiver sur les flancs des
montagnes, et le phénomène, avec sa suite de ravinements
et d ’inondations, se produit toujours avec
plus d’intensité dans les vallées septentrionales de la
chaîne.
Les hautes montagnes favorisent singulièrement les
déversements atmosphériques aqueux, en augmentent la
fréquence et la masse. Sans entrer dans aucune étude
détaillée de ce phénomène, il est néanmoins facile de se
rendre compte de sa marche en examinant même rapidement
la carte des pluies de l’Europe centrale, dressée
des bords de l ’Océan jusqu’à la vallée du Danube par
Elisée Reclus * d ’après Delesse, Hann, von Bebber et la
Commission fédérale hydrographique suisse. Les nuages
chargés de vapeurs d’eau enlevées à la mer des Antilles
et au Gulfstream, en abordant par le sud-ouest les côtes
d’Espagne, les Pyrénées et les collines desbandes, subissent
une première condensation, puis, au delà, ils vont
se heurter contre le Plateau Central et les Cévennes. A
chaque massif montagneux s ’opèrent d’abondantes précipitations
aqueuses.
Enfin après avoir franchi la vallée du Rhône, ces nues
viennent de nouveau se heurter contre les Alpes Françaises,
Piémontaises et Suisses, plus élevées et plus
froides que les montagnes précédentes, et contre les
* Reclus, Géographie universelle, t. II, La France, p. 26.