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 Dent-du-Chat,  le Bourget occupe  une  surface  de  44  kilomètres  
 carrés.  Au  sud,  il  a  pour  horizon  les  profils perpendiculaires  
 du  mont  Granier,  et,  tout  à  fait  dans  le  
 fond,  les  cimes  neigeuses  et  les petits  glaciers  des Alpes  
 du  Dauphiné.  Au  nord,  après  avoir  suivi  la  vallée  du  
 Rhône,  l’oeil  se  repose  sur  le  dôme  du  Grand-Crédo  
 (1624"’),  qui  [domine,  d ’un  côté,  la  Valserine  et  les  
 défilés  de Bellegarde,  et,  de  l'autre,  le  Vuache. 
 Nous  venons  de  dire  que  le  lac  du  Bourget  sert  de  
 régulateur  à  l’écoulement  des  eaux  du  Rhône,  pendant  
 leurs  débordements,  mais  la  vallée  dont  il  occupe  le  
 fond,  a  joué  un  rôle  plus  important  à  l’époque  glaciaire. 
   Au  moment  de  ia  formation  des plateaux  caillouteux  
 de  Chambaran  et  de  Bonneveaux,  dans  le  bas  
 Dauphiné,  le  bas  Graisivaudan  a  été  obstrué  par  des  
 alluvions  et par de  petits  glaciers  qui  descendaient  des  
 montagnes  voisines.  Les  eaux  réunies  du  Drac et  de  la  
 Romanche,  ne  pouvant  s’avancer  vers  le  sud,  prirent  
 une  nouvelle  direction,  tandis  que  l’Isère,  refluant  sur  
 elle-même,  se  dirigea  vers  le  nord.  Toutes  ces  rivières  
 .durent  s’écouler  alors  par  la  cluse  de  Chambéry  et  la  
 vallée  du  Bourget  pour  se  jeter  dans  le  Rhône,  presque  
 en  face  de  Culoz,  à  Chanaz,  où  passe  aujourd’hui  le  
 canal de  Savières  qui  sert  encore  maintenant  de  dégorgeoir  
 au  lac  et  montre  quelle  était  l ’ancienne  direction  
 de  l’écoulement  des  eaux.  Après  le  retrait  des  grands  
 glaciers  quaternaires,  les  vallées,  en  dehors  des chaînes  
 secondaires,  furent  affouillées  par  les  eaux  de  fonte, 
 et  l’Isère  se  creusa  le  lit  qu’elle  occupe  aujourd’hui  au  
 pied  des montagnes  du  Royanez. 
 L’oeil  ne  peut se  lasser  de contempler  le  panorama du  
 Bourget  ;  pourtant  la  vue  du  lac  d’Annecy  est encore  
 plus  séduisante.  Ses  rives  sont  encore  plus  découpées,  
 plus  pittoresques,  plus  verdoyantes,  et  les  masses  imposantes  
 du  Semnoz  (1704*"),  du  Parmelan  (1855’"),  de  
 la  Tournette  (2357'"),  qui  les  dominent,  ressemblent  à  
 des  colosses  chargés  de  protéger  cette  région merveilleuse  
 !  Un  bassin  légèrement  irrégulier,  creusé  entre  le  
 Semnoz  et  la  Tournette,  a  recueilli  les  eaux  du  lac  et  
 les  garde  précieusement. 
 La  nappe  superficielle  s ’étale  à  une  altitude  de  
 446"’,52,  et  sa  profondeur  extrême  n’est que  de  55'",20  
 à  64^,70.  Si  le  lac  du  Bourget  a  une  superficie  de  
 44  kilomètres  carrés,  celui  d ’Annecy  n’en  a  q u ’une  de  
 27  f  Leur contenance  approximative, en gardant  la même  
 proportion  est,  pour  le  premier,  de  3.620.300.000 mètres  
 cubes,  et  de  i . 123.500.000  pour  le  second.  Ainsi  
 que  pour  les  deux  grands  lacs  que  nous  venons  de  
 citer,  et tous  ceux  de  la  Suisse  et  de  la  haute  Italie,  un  
 immense  culot de  glace  a  garanti le  lac  d ’Annecy  contre  
 l ’envahissement  - par  les  alluvions  glaciaires  qui  en  auraient  
 comblé  le  bassin,  s’il  avait  été  libre  et  ouvert. 
 Le  lac  à ’Aiguehelette  est bien  plus  petit  que  les  précédents. 
   Nous  admettrions  presque  qu’il  ait  été  creusé  
 par  l ’affouillement  glaciaire,  comme  le  lac  de  Neuchâlel, 
 *  C f.  A.   Delebecque,  op.  cit. 
 F a l s a n ,   Les  Alpes  Françaises  lo 
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