7 8 A L P E S F R A N Ç A I S E S — GEOLOGIE D Y N AM IQ U E
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calcaires du Briançonnais, qu’on avait d ’abord rattachés
au lias, mais M. Zaccagna y a découvert des Gyropo-
relles, et la présence de ce fossile a fait descendí e ces
calcaires au niveau des calcaires triasiques *.
M. Lory avait classé les schistes lustrés ou les calc-
schistes du mont Cenis dans le trias, et tous les géologues
français s’étaient rangés de son avis. Mais MM. Zaccagna
et Mattirolo, auteurs de la Carte géologique des Alpes
du Piémont et de la Savoie, ayant reconnu des renversements
de couches dans les coupes signalées par le
professeur de Crenoble, se livrèrent à de nouvelles
recherches. Par suite, comme l’avait déjà fait Castaldi,
ils furent amenés à regarder ces schistes lusties, comme
le dernier terme des schistes cristallophylliens, et les placèrent
au-dessous des terrains houillers et permiens. Dernièrement,
1889, MM. Potier et M. Bertrand, après avoir
visité les lieux, sur l’invitation des géologues italiens,
s’accordèrent avec eux pour vieillir beaucoup les schistes
lustrés du Queyras et du mont Cenis et les laisser au
niveau fixé par MM. Zaccagna et Mattirolo.
Dans la quatrième zone alpine, souvent les voûtes formées
par les terrains cristallophylliens et triasiques ont été
rompues pour faire affleurer les schistes et les gneiss, et
des serpentines se sont fait jour à travers ces déchirures.
Ainsi sont apparus le mont Viso et certains sommets du
chaînon de la Vanoise. Le versant italien est presque
1 Cf . Bu ll. Soc. géol. de France, 3® sér., t . XVII; 1889, n® 10,
p. 880.
CHAINES SUBAL P INE S OU E X T É R IEU R E S 7 9
entièrement formé par les schistes cristallins. Cette quatrième
zone avec ses pointements élevés de schistes
anciens, de gneiss et de roches granitoïdes sert de ligne
de partage entre le bassin du Rhône et celui du Pô. On
peut la suivre au sud, jusqu’au delà du massif du Mercantour,
et, au nord, on peut la relier à la chaîne du
mont Rose et au massif du Bernina.
Les chaînes subalpines ou secondaires s’étendent du
sud au nord, comme une large ceinture, a l ’ouest et au
pied des grandes Alpes ou chaînes centrales. C’est une
série de massifs calcaires très importants, composés de
terrains jurassiques moyens et supérieurs, et de terrains
crétacés.
Les roches silicatées éruptives et les roches schisteuses
anciennes manquent complètement.
Les grandes masses calcaires, découpées par des failles
nombreuses, ou bien par des cluses larges et profondes,
ont subi des pressions latérales, et, dans la région nord,
leurs plissements suivent la direction des plis des grandes
Alpes; telles sont les chaînes de la Savoie, de la Dent-du-
Chat, de la Grande-Chartreuse, du Uercors et du
Royanei. Plus au sud, comme nous l’avons déjà dit, les
massifs des chaînes subalpines s’élargissent; au lieu de
suivre régulièrement le mouvement de flexion vers le
sud-est, de la chaîne centrale, ils modifient brusquement
la direction de leur allure qui devient transversale
à la vallée du Rhône.
Ne pouvant étudier, même très succinctement, toutes
les chaînes subalpines, nous choisirons pour exemple le