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2 3 4 LES CLIMATS
Grâce à la diversité et à l’accentuation des formes de
toutes ces montagnes, le climat des Alpes se modifie
dans chaque localité, même à des intervalles peu considérables
; tantôt il y a une douce station d ’hiver, comme
a Montreux, au bord du lac de Genève (372”^) ou, comme
à Davos, à une altitude élevée (1556'") et non loin des
glaciers de l’Engadine; tantôt dans une étroite et profonde
vallée à l ’ombre des montagnes qui l’entourent,
on n aperçoit le soleil que peu d ’heures par jour et la
température reste plus basse qu ’ailleurs ; l’hiver se prolonge
; l ’été est court. Mais l’altitude, par suite du refroidissement
produit par la dilatation de l ’air qui s ’élève
contre de hautes parois rocheuses, est le principal fac-
teui du climat dans une contrée déterminée. Ainsi,
même sans franchir des limites assez étroites, on observe
des contrastes de température qu’on ne rencontrerait
dans les plaines q u ’à de grandes distances. Ces différences
sont tellement sensibles qu ’elles ont servi de
base à une division des Alpes en trois zones climatériques
principales : la région subalpine ou des montagnes
de moyenne hauteur; la région alpine ou des
hautes montagnes ; enfin la région des neiges vers les
sommets. Les plans de séparation de ces différentes
zones, s il était possible de les isoler par la pensée, présenteraient
des surfaces fort irrégulières, très accidentées,
en se modelant sur les moyennes de température de
chaque lieu.
Au bord du lac de Genève (372'"), la température
moyenne annuelle est de 9%34, mais elle n’est que de
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T EM P É R A T U R E . C L IMA TO LO G IE 2 3 5
— 8 à — 14 degrés centigrades à des hauteurs de 3400
à 4000 mètres. A la même altitude environ, l’été, le
thermomètre peut marquer -+- 10 degrés centigrades,
mais cette température s ’abaisse rapidement à mesure
qu’on s ’élève. Au mois d’août les frères Schlaginweit ont
observéaumont Rose (4638^") — 5 degrés centigrades. Il
ne règne donc pas vers les sommets alpins des températures
sibériennes, comme on serait tenté de le croire
tout d’abord; souvent pendant une partie de l’année
le froid est aussi rigoureux dans les plaines. D’après
Tschudi *, la température la plus basse qui ait été observée
à Berne a été de — 30 degrés centigrades, tandis que,
au Saint-Gothard (2114'") et au Saint-Bernard (2472«^),
la plus grande baisse thermométrique n a indiqué que
— 30° centigrades et — 32%2 centigrades.
D’autres causes peuvent aussi infiuencer le climat des
vallées ; telles sont leur orientation, la fréquence des
brouillards, la pression atmosphérique, la quantité de
vapeur d’eau, la circulation aérienne, la prédominance
de tel ou de tel vent d’origine locale ou lointaine. Ces
vents ont parfois une action considérable ; ils peuvent
sur certains points élevés avoir assez de puissance pour
arrêter le développement de la végétation, produire de
terribles ouragans, déterminer des avalanches, renverser
des forêts et même occasionner de brusques et considérables
fontes de neige et de désastreuses inondations.
Dans certaines vallées soumises au souffie régulier et
^ Tschudi , Le Monde des Alpes, p. 683.
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