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Rhône), 36 degrés; la Motte-les-Bains (Isère), 58 degrés,
et une autre source dans le Drac même, 61°,50 ; Brides-
les-Bains et Salins, près Moutiers en Tarantaise (Savoie),
35 degrés, etc., etc.
Lorsque, au lieu de circuler dans des cavités au-dessus
du niveau de la mer, les eaux pluviales et autres s’insinuent
le long des failles, elles peuvent pénétrer à
de grandes profondeurs, puis remonter au jour par
d’autres failles, d’autres canaux, qui deviennent ainsi
des siphons renversés. Ces eaux acquièrent alors une
température plus élevée que leur température initiale,
en raison de la longueur du trajet souterrain qu’elles
ont parcouru. Le degré géothermique, c ’est-à-dire la
hauteur dont il faut descendre verticalement pour constater
une augmentation de température, d’un degré
centigrade, est en moyenne d ’une trentaine de mètres,
sauf un grand nombre de variations locales. D’après
cette base aujourd’hui adoptée, il est facile de se rendre
approximativement compte de quelle profondeur remontent
des sources qui ont 12, 20 et 40 degrés centigrades.
C ’est précisément en suivant ces canaux que les eaux
souterraines se mettent en contact avec des substances
minérales qu’elles décomposent et qui leur donnent leurs
propriétés curatives.
Quelques-unes des sources minérales dont la nomenclature
précède sont fréquentées depuis une haute antiquité;
d ’autres sont connues depuis peu d’années ; plusieurs
d ’entre elles sont dotées d ’établissements monu-
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mentaux ou simplement confortables. Pourtant il en est
d’autres, comme la source sulfureuse à ’Essoulieux, dans
la vallée de la Romanche, près de la Garde, qui se perdent
en arrivant à la surface du sol. Mais la facilité toujours
croissante des moyens de communication, la vogue
des médications thermales, de plus en plus répandue,
multiplieront bientôt les établissements destinés à utiliser
les richesses hydrominérales du sud-est de la
France.
Nous ne pouvons terminer ce chapitre sur l’hydrographie
sans rappeler les grands travaux d’art qu’on a
entrepris pour fertiliser les plaines étalées sous le soleil
brûlant de la Provence en y déversant les eaux de la
Durance, du Verdón et du Rhône, ces eaux descendues
des glaciers et des hautes cimes de la chaîne des Alpes.
Fn 1558, Adam de Craponne créa le premier grand
canal, celui qui porte son nom. Ce canal, prenant les eaux
de la Durance en face de Cadenet, a transformé en jardins
les environs de Salon, et en terres productives une notable
partie de la Crau d’Arles. Le canal des Alpines s’amorce
également à la Durance, près d’O rgon, et, après avoir
rendu cette petite ville aussi riche que Salon, il va, par
ses diverses branches, féconder les plaines deSaint-Remy,
de Château-Renard, de Tarascón, etc., tandis qu’une autre
branche plus méridionale va arroser une partie de la
Crau jusque vers Istres.Plus au nord, un troisième canal
d’irrigation dérivé de la même rivière, sur sa rive droite,
à Mérindol, enrichit Cavaillon et se dirige du côté de
Carpentras pour répandre les mêmes bienfaits le long