8 a v e r t i s s e m e n t
similaires, des séries de fossiles à peu près identiques,
des indices climatériques presque pareils.
Même dans une étude aussi abrégée que la nôtre,
il a été impossible d ’isoler complètement les Alpes
Françaises des Alpes Suisses et Autrichiennes. Tout en
ayant exclusivement en vue les premières, nous aurons
en quelque sorte compris l’ensemble de la chaîne des
Alpes dans nos aperçus généraux.
Aussitôt après avoir accédé, imprudemment sans
doute, à l’appel de MM. Baillière, nous avons vu surgir
de toutes parts des difficultés inattendues, de nature à
nous décourager, en face d ’un sujet aussi vaste, aussi
complexe. L'espace restreint qui nous était accordé nous
interdisait, il est vrai, les longs développements et les
détails nombreux; pourtant, même en ayant recours à
nos souvenirs personnels, à nos études spéciales et à
nos explorations, la somme des matériaux que nous pouvions
réunir était bien loin de suffire à l’exécution de
notre plan.
Sans les encouragements d ’un ami dont l’aide nous
était acquise, nous aurions peut-être renoncé à poursuivre
notre premier projet. Mais enfin les hésitations
surmontées, il fallait, avant tout, prendre un parti sur la
façon d’envisager le sujet; il nous a paru que la première
chose à faire consistait à le diviser pour le traiter
avec méthode, en échappant à une confusion inévitable
sans ce procédé. D’un côté, effectivement, nous pouvions
A V E R T I S S E M E N T 9
considérer les phénomènes dont la nature inorganique a
été ou est encore le théâtre dans les Alpes ; de l’autre, il
était question des diverses manifesiaiions de la vie,
depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.
Conformément à ce principe, nous avons classé dans
un même groupe, les mouvements de Vècorce terrestre,
les montagnes avec leurs richesses minérales, les eaux,
les glaciers, les phénomènes de l'atmosphère. Puis notre
attention s’est portée sur les débris de végétaux et
à!animaux fossiles, pour étudier ensuite les flores et les
faunes alpestres qui en sont les dérivés plus ou moins
directs. Enfin, pour terminer, il restait à faire quelques
recherches sur le rôle de l ’homme dans les Alpes.
Nous ne pouvions suffire à cette tâche ! Nous n’avions
donc qu’à recourir à l’obligeance et au savoir de plusieurs
savants qui nous étaient dévoués. Ils ont répondu
à notre désir, si bien que les pages se sont ajoutées aux
pages et que, au lieu de publier un seul volume,
V
nous en avons réservé un à chacune des deux parties
principales de notre travail collectif.
Maintenant nous avons hâte de remercier M. de Sa-
porta, non seulementde nous avoiraidédeson expérience,
mais encore d’avoir rédigé trois chapitres entiers. En
effet, nul mieux que lui ne pouvait s’occuper de la
paléophytologie alpine, et c’est avec le même talent qu’il
a retracé le rôle de l ’homme dans les Alpes. La transhumance
et le reboisement des montagnes sont, pour la