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de ses rives, en combinant ses eaux avec celles de la
Sorgues.
Mais il est temps de mentionner cet autre canal dérivé
aussi de la Durance, en face de Pertuis, ce canal qui a
transformé en oasis les campagnes poudreuses de Marseille
et d’Aubagne, ce canal qui franchit VArc sur le
magnifique aqueduc de Roquefavour. Après l ’avoir construit
de 1842 à 1846, M. de Montricher a eu le droit
d’opposer son oeuvre aux plus beaux travaux des
Romains; Roquefavour ferait oublier le pont du Gard.
Depuis 1875, le beau canal du Verdon complète le réseau
provençal ; c ’est lui qui abreuve la ville d Aix et qui fertilise
la plaine voisine. Nous ne faisons que citer le canal
Zola et le barrage de la Petite-Mer qui alimentent auss*
les fontaines d ’Aix-en-Provence.
Les eaux du Rhône ont également été mises à contribution,
et les canaux de Donfire et de Pierrelatle, ainsi
qu’une quantité d’autres, arrosent les plaines de Valence,
de Montélimar, de Donzère, de Bollène, etc. Mais les
besoins impérieux de la navigation luttent contre les
intérêts de l ’agriculture et forcent à restreindre les emprunts
qu’on voudrait faire au grand fleuve ou à ses
affluents, la Bourne, la Sorgues, etc., etc.
Le département des Hautes-Alpes a fait les plus grands
efforts^ pour développer, par des irrigations, la richesse
agricole de la partie supérieure du bassin de la Durance,
ainsi que les environs du chef-lieu. Depuis 1 adminis-
1 M. David Martin, conservateur du Musée de Gap, m htteris.
C ANAUX d ’ i r r i g a t i o n ^73
tration des anciens Dauphins, plus de sept cents canaux
ont été successivement établis dans les arrondissements
de Briançon, d’Embrun, de Gap, et ont fertilisé
17.000 hectares, en empruntant les eaux de la Durance
et des petites rivières voisines. Mais un ensemble de
dix nouveaux canaux est destiné à enrichir plus de
1 5.000 hectares, en y déversant 1 1 .400 litres d’eau, tout
en complétant l ’ancien et magnifique réseau.
Dans les Basses-Alpes, on a formé le projet de faire du
pittoresque lac d’Allos un grand bassin éclusé, et de se
servir de son dégorgeoir, souterrain, le Chadoulin, pour
régler le débit de ses crues périodiques. On établirait
ainsi un système d ’irrigation le long du cours du Verdón.
C’est pour compenser la sécheresse du climat qu on
a multiplié les canaux d’irrigation dans la partie méridionale
de la vallée du Rhône et de celle de la Durance.
Plus au nord, en Dauphiné et en Savoie, l’humidité
naturelle du sol,et de nombreux petits cours d’eau ruisselant
sur les pentes montagneuses, suffisent pour entretenir
une verdoyante végétation.
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