■:
i
Alpes Cottiennes, au lieu de suivre la direction des Alpes
Graies, font un brusque détour à l’ouest jusqu au
mont Thabor (3205™), et sur cette arête qui sépare la
haute Maurienne du bassin de la Dora-Riparia, brillent
les glaciers du mont Amhin, de Bramanette, du Grand-
Vallon. Un peu au sud du mont Thabor, la chaîne principale
revient à l’est pour se diriger vers le Viso, mais elle
laisse derrière elle, entre les vallées de l’Arc et de la
Romanche, un rameau puissant qui va s’épanouir en
Dauphiné et se termine brusquement le long et bien au-
dessus de la grande vallée du Graisivaudan, en s alignant
du nord-est au sud-ouest, depuis Grenoble jusqu’à Ai-
guebelle, près du confluent de l’Arc et de l’Isère, à l ’ouest
du Thabor. Sur une chaîne qui supporte les aiguilies
d ’Arve (3514'") (ùg- M) ’ Galihier, les
glaciers du Thabor et du Valmenier,commtr\CQ une nouvelle
seriede glaciers dont un des plus beaux, V glacier
Lombard étend ses névés, ses glaces et ses moraines au
pied de \’aiguille du Golléon ( 3499'")- toujours
dans le bassin de la Maurienne, mais sur la ligne de
partage des eaux de l’Arc d ’avec celles de la Romanche
et de la Guisane, nous signalerons les beaux glaciers du
Grand Galihier {3 2 4 2^ , du pic des Trois-Évêchés (3120'")
ou du pic Blanc du Galihier (2956-) et d’autres plus
petits.
Plus à l ’ouest, cette dorsale, qui sépare la Maurienne
de rOisans, se décompose en un grand plissement
rompu dont les lèvres sont parallèles à la vallée du Graisivaudan.
Tout cet ensemble avec les glaciers précédents constitue,
à proprement parler, les Alpes du Dauphiné. C ’est
d abord la chaîne des Gî andes-Rousses (3473^)^ couverte
de glaciers sur ses deux versants. Ceux de l’ouest, qu’on
voit si bien de Lyon, plaqués sur des pentes très raides,
sont moins développés que les glaciers de Saint-Sorlin,
àts Quirlies, du Grand Sablat qui s ’étalent sur les pentes
moins abruptes exposées à l’est. La vallée d e l ’OIle sépare
ces glaciers des névés de la chaîne du pic de Belledonne
(fig. 30) qui, elle-même, se divise en deux chaînons
" parallèles entre lesquels s ’alignent les Sept-Laux.
Autour du grand pic, il n ’y a que des névés qui vont
se relier aux petits amas de glace qui entourent les
Sept-Laux et qui se terminent au nord près du glacier
du Gleyjin, au-dessus de la Ferrière-d’AlIevard, au
Grand-Charnier (2560-), et même au glacier du Crosset,
près du pic du Frêne (2808-) ou roche de Saint-Hugon!
Ces petits lacs aux eaux noires, perdus au milieu de
solitudes hérissées de rochers et de pics, parsemées
de neige et de glace, donnent à ce site un étrange caractère
de tristesse et d’âpreté. On y oublie bien vite les
merveilles de la civilisation et de l ’industrie, qui brillent
tout près dansles vallées inférieures voisines *. La nature
règne en maîtresse, et, là, il lui plaît de faire sentir la
rigueur de son pouvoir.
Le panorama immense que le grimpeur voit, du pic
de Belledonne, se dérouler devant ses yeux, forme le
* Bains, forges et hauts fourneaux d ’Allevard.
'felj