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la Selle s’arrête à 2234 mètres, et au pied du Pelvoux, le
glacier Noir et le glacier Blanc, après avoir réuni leurs
fronts, descendent jusqu’à 1851 mètres dans la vallée de
Saint-Pierre, c’est-à-dire que leurs dernières moraines
sont fixées bien plus haut que près du mont Blanc et dans
fOberland bernois. A mesure qu’on se dirige vers le
midi, on voit remonter cette ligne des neiges, soit sous
l ’influence de la latitude, soit à cause du faible dévelop-
mentdes glaciers. Ainsi le glacier le plus méridional des
Alpes Occidentales, le glacier de la Maledia, le glacier
Maudil, doit rester suspendu sur les flancs nord de la
Cima dei Celas (3 1 2 5 ”') à plus de 2900 mètres, et la
limite inférieure de ce petit glacier doit se confondre
avec celle des neiges permanentes que M. E. Levasseur*
fixe à 3000 mètres pour les Alpes méridionales.
Nous ne pouvons répéter ici les considérations que
nous avons déjà exposées ailleurs % sur la période glaciaire
et le développement des anciens glaciers dans les
Alpes. Il nous suffira de résumer rapidement ce que nous
avons écrit sur l’ancien glacier du Rhône, dont la branche
méridionale et ses dépendances ont recouvert une
grande partie des Alpes Françaises, et nous ajouterons
1 E. Levasseur, Les Alpes, p. 6.
2 Falsan et Chantre, Monographie géologique des anciens glaciers
et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône,
2 vol . in-8. — Vz\sm, Esquisse du terrain erratique et des anciens
glaciers de la partie centrale du bassin du Rhône, i vol . in-8, 1883.
— La période glaciaire étudiée principalement en France et en Suisse.
Bibl. scient, int., 1889.
quelques notes complémentaires sur le terrain erratique
du bassin de la Durance.
L’ancien glacier du Rhône a été le plus grand glacier
des Alpes et de l’Europe centrale. Depuis les sommets
élevés (Schneestock, 3630'^), qui entourent et dominent
le haut Valais, on a retrouvé ses limites, jusqu’au delà de
la grande vallée de la Suisse, vers le cours du Rhin et la
Forêt-Noire, d’un côté, et, de l’autre, jusqu’à Bourg,
Lyon, Vienne, et à l’ouest de la Côte-Saint-André. Avec
notre ami, M. E. Chantre, nous avons cherché à compléter
les travaux de nos devanciers, de Charpentier, Venetz,
Blanchet, Guyot, A. Favre, Scipion Gras, Desor, Agassiz,
Pillet, Rendu, Lory, E. Benoît, J. Itier, Tardy, etc., etc.,
ensuivant attentivement les traces des dépôts erratiques,
depuis le fond des vallées jusqu’aux plus grandes altitudes
et sur toute l’étendue de terrain, théâtre des phénomènes
glaciaires anciens, cataloguant les blocs les
plus importants, cherchant à reconstituer tout un ensemble
disparu.
Le glacier du Rhône, au moment de la glaciation la
plus intense, formait, sur une étendue de 400 kilomètres
de longueur, et sur une largeur très irrégulière, une immense
nappe de glace d ’une pente moyenne très faible,
environ 8 millimètres par mètre, mais très accentuée
dans les vallées alpestres et presque horizontale dans les
plaines et sur les plateaux des Dombes et du bas Dauphiné.
En Valais, la puissance verticale du glacier était
approximativement de 1680 mètres au pied de VEggis-
horn, puis de 1210 mètres près de la Dent-de-Morcles.
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