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que le prolongement, malgré un changement de direction
complet. Au lieu d’être alignées deTE.-N.-E. à l’O.-S.-O. ,
les cartes qui ont été dressées en France à des échelles plus ou moins
réduites, depuis la publication de ce magni fique travail.
Nous ne ferons que rappeler la réduction au 80.000® des minutes
de la carte de l ’Etat-Major qui est, pour ainsi dire, entre toutes les
mains. Sur cette carte, appelee Carte du Dépôt de la guerre, les reliefs
topographiques sont figurés, non par des courbes équidistantes, mais
par des hachures noires. Pour les régions montagneuses et surtout
pour les Alpes, la multiplicité de ces hachures pressées les unes
contre les autres et l ’ éclairage perpendiculaire rendent la lecture de
ces feuilles un peu difficile. Néanmoins, cette excellente carte est la
plus complète, le meilleur document qu’on puisse consul ter; les
autres cartes n’en sont que des extraits.
Ces inconvénients ont été évités sur la carte au 200.000® dressée
par le Service géographique de Vannée et gravée sur zinc en six couleurs
avec des courbes de niveau relevées à l ’estompe. Cette carte
d'une lecture facile, au point de vue général, produit à l ’oeil le
meilleur effet et laisse promptement saisir l’ensemble des combinaisons
orographiques. Mais le Ministre de la guerre, comprenant
toute l ’importance de l ’étude géographique Ae la frontière des Alpes,
a fait faire au 80.000® une nouvelle réduction des minutes au
40.000®. Cette carte est gravée sur pierre, en trois couleurs; les eaux
sont en bleu, les chemins de fer et les routes en noir, et la montagne
est représentée par des courbes de niveau en bistre à l ’équidistance
de 20 mètres avec des courbes renforcées de 80 en 80 mètres ; quatre
feuilles correspondent à une feui lle du dépôt de la guerre.
En 1875, le Service géographique de l ’armée a fait graver, également
sLii pierre, en dix feuilles, une autre Carte de la frontière des
Alpes au 320.000® revisée en 1886.
Pour en finir avec ces renseignements qui prouvent les efforts
qu on a mis à encourager l ’étude géographique de notre chère fron-
tièie, nous signalerons encore la belle carte dressée au 100.000®,
par ordre du Ministre de l ’ intérieur et gravée en cinq couleurs par
les soins du Service vicinal.
S I TU A T IO N G ÉOG R A PHIQ U E . C A R T O G R A P H I E . S T R U C T U R E 9 3
comme la grande chaîne, elles font un brusque détour
au sud, près du lac de Genève et du mont Blanc, pour
aller se relier aux Alpes Liguriennes au S.-E., ainsi qu’à
l’Apennin, et même se rattacher aux Pyrénées et aux
chaînes de l’Espagne du côté de l ’ouest.
A vol d’oiseau, elles s’étendent sur une longueur
d’environ 350 kilomètres, du lac de Genève et du
Valais jusque vers la Méditerranée, en suivant une direction
moyenne, sensiblement parallèle à celle du méridien.
Mais en réalité, la ligne de faîte, la ligne de partage
des eaux entre le bassin de la Méditerranée et celui
de l ’Adriatique est sinueuse ; elle présente donc un
développement plus considérable, et mesure approximativement
500 kilomètres depuis le Valais jusqu a la
Méditerranée, ou plutôt au col de Cadibone dans les
Alpes Liguriennes, au-dessus et à l’ouest de Savone.
A partir des arêtes du versant est de la haute chaîne
de montagnes qui nous sert de frontière avec l ’Italie,
jusqu’au cours du Rhône, les Alpes Occidentales, sur
leur versant français, n’ont qu une largeur moyenne de
200 kilomètres.
Si l ’on s'en tenait à ces deux expressions de ligne
droite ou moyenne, ou de ligne sinueuse pour décrire
l’allure des Alpes Occidentales, on n’aurait pas une idée
exacte de la disposition de leurs cimes qui se dressent
entre la France et l’Italie. Dès qu’on examine attentivement
une bonne carte géologique des Alpes, celle de
MM. Jacquot et Michel Lévy ou celle du D^ F. Noë, et
qu’on suit les affleurements des principales roches, on
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