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la surface du globe entier, ces arrangements ne sont que
de rares exceptions, néanmoins fort visibles dans les
coupes de certains massifs montagneux ou de chaînes
de montagnes. Les plissements engendrent presque
toujours des mouvements de bascule relatifs ; mais, en
dehors des contrées plissées, il n’y a aucune élévation
de terrain pris en masse, résultant d’une poussée de
bas en haut.
Pour faire mieux comprendre leur système, MM. Suess
et Neumayr comparent la croûte terrestre à une couche
de glace étalée au-dessus d’un vaste étang. Sous cette
glace s ’élèvent, de distance en distance, jusqu’au niveau
de l ’eau, quelques pilotis ou des massifs de maçonnerie.
Si la masse d’eau vient à diminuer de volume, son
niveau supérieur s’nbaisse et des vides se forment sous
la glace. Les parties de la couche déglacé qui s ’appuyaient
sur les pilotis et les massifs de maçonnerie, continuent à
les recouvrir; mais, partout où les points d ’appui manquent,
la nappe de glace se brise et s ’effondre en glissant
le long des parois des corps demeurés immobiles qui en
restent couverts comme d’une calotte. Ce sont ces piliers,
■ces masses résistantes que les savants viennois désignent
sous le nom de Horst, emprunté à la langue des mineurs
et signifiant : pilier, môle, pointe de rocher. Dans
la nature, les Horsle sont représentés par des contrées
à ’ancienne consolidation, r tsites depuis longtemps immobiles
et qui sont encore recouvertes par tous les terrains
plus récents déposés à leur surface et épargnés par les
■érosions ultérieures. Ces Horste constituent généralement
des massifs étendus de roches cristallines, qui se
sont faillés et brisés au lieu de se plisser et de se soulever
; aussi leur stabilité s’est maintenue au milieu
de l ’ensemble des mouvements de l’écorce terrestre.
Pour exemples, MM. Suess et Neumayr citent près de
nous, les Vosges et le Plateau central.
Les déplacements de couches n’ont pas été engendrés
par des efforts horizontaux, par des poussées latérales
ou de bas en haut, mais par l’action de la pesanteur qui
a déterminé des effondrements verticaux, chaque fois
que la diminution du rayon terrestre, par suite du refroidissement
a abaissé le niveau des points d’appui intérieurs.
Il serait donc intéressant de savoir de quelle quantité
le rayon delà terre s’est raccourci et la surface du globe
s’est contractée.
D’après la nouvelle théorie, on peut savoir à quelle
hauteur s ’élevaient jadis les sommets des Horsle, en
superposant par la pensée au-dessus de leur surface
actuelle, l ’épaisseur de toutes les couches sédimentaires
qui en ont été enlevées par l’érosion. Ce niveau hypothétique
doit représenter celui des anciennes mers et,
en comparant ce plan avec celui de la hauteur moyenne
du sol et même avec la surface de la mer, on obtient
une différence assez considérable. M. Suess 1 estime à
une dizaine de kilomètres pour les contrées effondrées
autour de l’axe des montagnes rocheuses dont la rupture
de la voûte aurait mis au jour une arete de roches
cristallines.
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