appartient à la France, et que tant de personnes ont
admiré, est le plus beau d ’une série que complètent le
lac du B o u t gel, le lac d ’Annecy, le petit lac d ’Aiguebe-
lelle, le lac d ’Allos (Basses-Alpes), situé à 2237 mètres
d’altitude, au milieu des neiges qui recouvrent les
bassins supérieurs du Verdón et du Var, etc...
Inutile de répéter ici ce qu’on a écrit sur ces beaux
lacs. Nous n’oserions en célébrer les beautés, après tant
d’écrivains, tant de poètes; aussi, pour un instant, envisagerons
nous le Léman à un autre point de vue. Ce
vaste bassin (372"',28), d ’une surface de 582"%35 etdont
le cube est de 88.920.600.000 mètres cubes, avec une
fondeur maximum de 309'",40, est un excellent modérateur
pour le débit des eaux du Rhône, en accumulant
entre ses rives et en dépensant, avec autant de
lenteur que de régularité, la masse d’eau énorme de
I I 00 mètres cubes par seconde, que lui apportent, au
moment de la fonte des neiges, le Rhône supérieur, la
Dranse du Chablais et tous ses autres affluents. V A r v e
dont le confluent avec le Rhône est un peu en aval de
Genève, échappe malheureusement à ce régime hydrographique,
et les 700 mètres cubes que roule ce torrent,
pendant ses grandes crues, viennent se déverser brusquement
dans le Rhône, dont ils font plus que doubler le
volume au moment de la fonte des neiges C
1 C f. A. Delebecque, L’étude des lacs dans les Alpes et le Jura fran-
f i s (Revue générale des sciences, 3® ann.,n® 7, 13 avril 1892, p. 233).
2 ÉL Reclus, La France, p. 212.
Mais, plus au sud, les marais de la Chaulagne et de
Lavours, ainsi que le lac du Bourget, peuvent emmagasiner
une masse considérable d ’eau et servent de nouveau,
comme le lac de Genève, à maintenir les eaux du Rhône
dans une sorte d ’équilibre, pendant ses plus forts débort
dements. D ’après MM. Gobin et Elisée Reclus *, pendant
la crue de 1863, ce groupe de réservoirs a reçu la masse
énorme de 54.900.000 mètres cubes d’eau, pour les restituer
lentement et avec régularité au fleuve qui put
continuer sa course, sans porter des ravages dans s^
vallée inférieure. Presque chaque année, on peut apprécier
l’heureuse influence de cette action modératrice. En
1888, nous pûmes en estimer la puissance et les bienfaits,
lorsque la crue du Rhône et les débordements de
ses affluents furent assez violents pour rompre les digues,
les routes et les voies ferrées des environs de Culoz,.
tandis qu’à Lyon, le volume du fleuve enflé progressivement,
ne présentait aucune exagération considérable.
Le lac du Bourget, ouvert à une altitude de 231"’ ,50,.
reste encore dans sesplus grandesprofondeurs ( 145"',40),
à 86 mètres environ au-dessus du niveau de la -mer.
Comme celui de Genève, il est renfermé dans un pli de
la mollasse redressée contre les calcaires crétacés. Tous
deux doivent avoir la même origine et le même âge.
Étendu au pied des montagnes calcaires de la Cham-
botte et du massif bastionné des Beauges à l’est, borné à
1 Gobin, La Commission hydroméirique de Lyon, 1862.— Cf.
Reclus, La Terre, t. I, p. 443.
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