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que sur le mont Lâchât (1000 mètres environ), au nord
d ’inimont, et laissa des blocs à l’entrée de la Chartreuse
de Portes (961 f i (fig. 38). A l’est de Belley, près du château
de Montarfier, se trouve un bloc erratique de phyllade
noire, en partie brisé, mais d ’environ 400 mètres
cubes ; on le nomme la Grosse-Pierre-Bise (fig. 39).
Le glacier perdit rapidement en épaisseur ce qu’il
avait gagné en étendue, et il ne dut présenter, sur le
plateau de la Dombes et sur les collines lyonnaises, q u ’un
front de quelques dizaines de mètres de puissance. Il est
vrai que le long du thalweg des vallées du Rhône
et de la Saône, pour équivaloir à leur profondeur, il
conviendrait d’ajouter près d ’une centaine de mètres
à l ’épaisseur de la glace, vers les moraines terminales.
Les restes des anciennes moraines terminales dessinent
encore le pourtour de l’espace occupé jadis par les
glaces descendues du flanc gauche du Valais, soit du
groupe du mont Rose, des hauteurs du mont Blanc,
ainsi que des sommets et des grands contreforts des
Alpes Graies et Cottiennes. En suivant une lign^ courbe,
passant par Bourg, Ars, Sathonay, Lyon, Vienne,
Thodure (fig. 40), dans la vallée de la Côte-Saint-
André, on peut recueillir, parmi les fragments striés
et polis du terrain erratique, toute une collection des
roches des Alpes. Dans la grande vallée de la Suisse et
les environs deBernc, on ne trouve dans l ’ancien terrain
glaciaire, que des fragments arrachés des flancs droits
du Valais et des montagnes de l ’Oberland bernois.
Dans le vaste espace compris entre les lambeaux des
moraines terminales du glacier du Rhône et du glacier
delphino-savoisien ]usqut vers les hautes sommités des
Alpes, presque toutes les roches dures, en dessous d’un
certain niveau, ont été moutonnées, striées ou cannelées.
Nous citerons les calcaires cannelés de Ceyzérieux
Fig. 41 . — Bloc erratique des Vernes, Tullins (Isère).
et de la vallée du Rhône, en Bugey; ceux des plateaux du
bas Dauphiné, des environs d’Aix-Ies-Bains ou de Fon-
tanil, près Grenoble, pour exemples. Près d’Allevard, les
grès triasiques, les roches granitoïdes sont moutonnés.
On verrait encore dans des milliers d ’autres stations
alpestres, des traces analogues des glaciers.
De distance à autre, de gros blocs erratiques, avec
leurs angles et leurs arêtes, apparaissent comme des
témoins irrécusables de l’ancienne action glaciaire ; on