déterminée, le flysch, qu on a riippoitee au tertiaiie inférieur,
mais dont la composition physique révèle l’influence
de grands mouvements orogéniques, enveloppe
extérieurement et d’une manière aussi régulière
que symétrique, tout le système central, en se combinant
avec des terrains tertiaires moyens ou miocènes.
Ces deux dernières zones extérieures sont naturellement
d’un âge plus récent que les Préalpes. Elles ont participé
aux derniers soulèvements des Alpes et elles emergent
des couches pliocènes et des alluvions qui sont restées
en place sans être dérangées violemment et qui n ’ont
subi que des soulèvements lents et généraux.
Si, à l’étude de la carte de M. le D^Noë, on joint
celle de la carte géologique de la Suisse au loo.ooofe
et de la carte géologique de la France au 1.000.000%
dressée sous la direction de MM. jacquot et Michel Lévy,
on voit rapidement que, malgré certaines irrégularités,
les formations géologiques conservent constamment les
mêmes allures sensiblement symétriques, jusque vers
les bords de la Méditerranée. Ainsi, a 1 ouest, la grande
chaîne se dédouble en deux chaînes, celle de Belle-
donne et du Pelvoux et celle du mont Blanc ou chaîne
de partage des eaux, mais chaque chaîne se compose
toujours de gneiss, de schistes silicates, de granité et de
protogine, disposés de manière analogue et flanqués de
chaque côté d’une zone calcaire. Seulement, il faut ajouter
que, pour la chaîne frontière, la zone calcaire, devenue
interne et concave après sa flexion en demi-cercle, à
l’ouest du lac Majeur, semble s’être effondrée au pied
de la grande muraille de gneiss qui se dresse en amphithéâtre
autour du bassin supérieur du Pô. Plus loin, au
sud-est, on en voit reparaître des lambeaux sur le flanc
nord des Alpes Maritimes et vers les Apennins. Malgré
l’irrégularité de cette disposition et l’importance de ces
accidents, il n’y a là que des faits orographiques locaux
qui ne peuvent détruire la symétrie avec laquelle sont
disposés les éléments constitutifs du massif des Alpes
et qui ne peuvent voiler l ’unité de la chaîne tout
entière.
Elie de Beaumont et Dufrénoy, en écrivant la Description
de la carie géologique de la France, ont démontré si
clairement les rapports intimes qui unissent toujours
la composition du sol d’une contrée et ses formes orographiques
avec l’agriculture, l’industrie, les arts, le degré
de civilisation, les moeurs de la population qui l’habite,
et de plus les formations géologiques des Alpes sont
groupées si régulièrement que nous pensons que, en suivant
la méthode du D^' Bôhm, il serait possible d’arriver
à un classement naturel des différentes régions alpestres.
D’ailleurs, pour les Alpes comme pour nos anciennes
provinces françaises, les divisions territoriales consacrées
par l’usage n’ont presque rien d’arbitraire, comme les
divisions simplement administratives de nos départements
le présentent si souvent. Elles se rattachent ordinairement
à des conditions particulières du sol et du
climat qui imposent à certaines contrées un caractère
qui leur est propre. Dans une chaîne peu compliquée et
régulière, comme, par exemple, les Alpes Occidentales,
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