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LES EAUX
des Batans (2920"’), une trentaine de petits lacs figurent
sur la carte levée et dressée par M. E. Wal lon f
L’aspect de tous ces lieux rappelle les dispositions du
sol de la Suède et de la Norvège, ainsi que le groupement
de ces innombrables petits lacs qui donnent
leur principal caractère à ces régions restées ensevelies
sous les anciens glaciers bien plus longtemps que nos
plaines ; elles semblent ne s ’être débarrassées que
depuis peu de temps de ce triste et lourd linceul de glace
et de neige.
Il est évident que tous les lacs de montagnes n’ont pas
été creusés par l’érosion glaciaire ; un petit nombre a pu
se former à la suite d’un éboulement ou d ’un barrage
morainique. Mais ce sont là des exceptions, comme
le reconnaît le D’' Bôhm qui a fait des lacs élevés, des
Hochseen des Alpes Autrichiennes, une étude particulière
%
D’après le même savant, dès que les grands glaciers
se sont retirés et qu’il n’est plus resté que des lambeaux
de glace vers les sommets les plus élevés, les lacs de
montagnesont commencé à disparaître assez facilement,
parce qu’ils ne se trouvaient plus sous finfluence des
actions qui les avaient formés. Tantôt ils ont été comblés
par des alluvions ou des éboulements, tantôt les
digues qui les retenaient se sont rompues. Ce travail de
y E. Val lon,^«;/, du C . A . S . , 7® année 1880, p. 304.
2 D‘‘ Bôhm, Die alten Gletscher, Capitel VII, Kare und Seen. — Die
Hochseen der Ostalpeu, Separat-Abdruck (Mittheüungen der K a is .-
Konigl. Geogr. in IVien, Jahr 1886).
comblement, de démolition, se fait même si vite que
M. le D*" Bôhm * a constaté la disparition de plus de cent
petits lacs de montagnes dans les hautes régions du Tyrol
autrichien, depuis la publication, en 1774, d ’une carte
remarquable par sa grande exactitude.
Dans les régions basses, abandonnées depuis longtemps
par les anciens glaciers, il a fallu une réunion de
circonstances, exceptionnelles même, pour maintenir un
petit nombre de lacs. Au pied de la chaîne des Pyrénées,
\tslacs de plaines ont déjà presque tous disparu, et, sur le
pourtour des Alpes, les bassins lacustres ont été souvent
comblés ou du moins ils ont presque tous diminué d ’étendue.
Quand leur capacité n’était pas bien plus considérable
que la masse des alluvions qui s’y déversaient,
il s’opérait un comblement qui pouvait finir par être
total. Aussi, lorsque nous voyons le fond d’une vallée
s’élargir et former une plaine horizontale, plus ou moins
marécageuse, nous pouvons nous croire sur les bords
d’un ancien lac comblé par des alluvions. Les sédiments
de toutes grosseurs, entraînés par l’Arve et le Giffre, ont
créé les plaines de Sallanches, de Bonneville, de Taninges,
de Samoens, dans la Haute-Savoie. Le lac de Genève, au
lieu de s ’arrêter à Villeneuve, se prolongerait jusque près
de Saint-Maurice, s ’il n’avait pas été en partie rempli
par les charriages du Rhône. Il en est de même pour le
lac du Bourget, vers l’embouchure du Sierroz. Ce sont
les alluvions du Seran et du Rhône qui ont transformé
* D'- Bôhm, D ie Hochseen der Ostalpen, p. i6.
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