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laphyres, la spilite, l’euphotide ont pénétré dans les
cassures des terrains triasiques, et les porphyres ont
probablement le même âge. Les basaltes sont plus
modernes et se sont épanchés sur les terrains tertiaires.
Si les roches éruptives ont pu quelquefois être modi fiées
par la pression des roches encaissantes, elles ont
souvent réagi sur ces dernières roches, car dans les Alpes,
comme partout ailleurs, lorsque des masses plutoniques
ou éruptives ont pénétré dans le sol, les parois des crevasses
qui leur ont servi de passages, ont été plus ou
moins affectées, à leur contact. Sous f influence de la
chaleur ou d’autres causes mal définies, des substances
minérales se sont groupées en petits cristaux; la roche
a pris un aspect différent. Ces phénomènes chimiques
d ’exomorphisme se sont surtout produits aux abords des
roches granitoïdes ; mais sur une petite étendue. Souvent
aussi la roche traversée a exercé une certaine influence
sur celle qui s ’y est introduite et paraît lui avoir cédé une
partie de ses principes minéralisateurs ; c ’est ce que notre
maître, M. Fournet, appelait Vendomorphisme.
Les émanations minérales ont pu jouer leur rôle dans
ces diverses réactions chimiques. Les minéraux adventifs
les plus communs sont des fers magnétique et oligiste,
du nickel, du cobalt, du titane et de nombreux silicates,
l’épidote, le disthène, la chlorite, les grenats, le mica,
l’amphibole, la smaragdite ou euphotide, la diallage, la
tourmaline, etc., etc. Nous en avons recueilli de nombreux
échantillons dans l’Oisans et le Valais. Lesenvirons
du Cervin, du mont Rose, etc., en offrent aussi de belles
collections.
Parfois des roches dont le métamorphisme n’est pas
douteux sont éloignées de tout filon ou masse éruptive,
et s ’étalent sur des surfaces énormes. C ’est même pour
exprimer ce caractère que M. Daubrée a imposé à ce
métamorphisme le nom de régional. Les causes de ces
modifications chimiques qu’on peut suivre souvent à de
grandes distances jusqu’à la roche normale primitive,
sont restées enveloppées de mystère, quoique le phénomène
soit de la plus grande évidence. Ce n’est pas à nous
de chercher à élucider ces faits, de discuter les théories,
nous nous bornerons à citer les protogines, les gneiss,
les micaschistes et les autres roches schisteuses des
Alpes, ainsi que les quartzites, les dolomies du Tyrol,
comme exemples de roches dont la structure primitive a
subi des actions dont la marche nous échappe. Le
métamorphisme dynamique et le métamorphisme chimique
correspondent à deux ordres de phénomènes distincts
encore mal définis ; néanmoins nous n’avons pas cru
devoir les laisser de côté ; dans les Alpes tout revêt un
caractère plein d’intérêt. Même pour ces effets de laminage,
pour ces réactions intimes de substances minérales
les unes sur les autres, la nature montre toute sa puissance
!
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