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de plus en plus. Au nord, ce sont les Alpes
Rhéliques, Noriques, Styriennes, qui vont rejoindre le
Danube; au sud, les Alpes Tyroliennes et Cadoriques, les
Alpes Carniques ]us(\\TeiU col du Tarvis, enfin les Alpes
Juliennes et Dinariques qui courent au sud-est et vont
rejoindre les Balkans.
Quand il s’agit d’établir des divisions naturelles dans
une chaîne aussi complexe, aussi étendue et même, au
premier abord, aussi confuse que celle des Alpes, on doit
mettre en oeuvre le plus de ressources possible ; ce ne
serait pas trop de recourir à la géologie, à forographie,
à l’hydrographie et même à l’histoire ethnographique,
pour arriver à saisir le véritable caractère de chaque
groupe régional. Ainsi, M. le D"" Bôhmb au lieu de se
baser simplement sur la disposition des bassins hydrographiques,
comme on le faisait généralement, a préféré
suivre un système plus en rapport avec la composition
minéralogique et géologique des chaînes, ainsi
qu’avec leurs formes orographiques ou leurs plissements.
Comme l’a dit M. Er. Favre A ce savant a cherché à faire
prévaloir une classification oro-géologique et c’est un
grand pas de fait pour arriver à un classement rationnel
des Alpes en régions naturelles.
En suivant cette méthode, M. le D*" Bôhm a établi
dix-huit groupesprincipaux dans les Alpes Autrichiennes,
sans parler des subdivisions secondaires. Nous ne pou-
^ Bôhm, Einiheilung der Ostalpen, 1887. C f. le texte et la carte.
2 Favre, Revue géologique suisse, 1889, t. XX, p. 248.
vons entrer dans ces détails; il nous suffit de signaler
cet essai ingénieux.
En consultant la belle carte géologique générale des
Alpes, que vient de faire paraître M. le D' F. Noë f de
Vienne, on voit rapidement que, dans son ensemble, au
point de vue général et malgré une confusion apparente,
la chaîne des Alpes se compose de zones parallèles,
symétriques, dans toute sa longueur, sauf des irrégularités
locales. Au centre, un axe allongé dans le sens de
la direction moyenne du massif et participant à ses
grandes inflexions, se compose de gneiss et de schistes
siliceux cristallins, micaschistes, schistes argileux, etc.,
accompagnés, comme toujours, de marbres, de serpentine,
d’amphibolite, etc. Parfois des roches grani-
toïdes se sont fait jour à travers des boutonnières plus
ou moins larges, au milieu de ces masses, contre
lesquelles viennent s ’appuyer des terrains paléozoïques,
phyllade, silurien, dévonien, carboniférien, permien et
verucano.
De chaque côté de cette puissante dorsale, au nord et
au sud, s’étend une zone parallèle composée de trias, de
lias, de terrains jurassiques et crétacés. On appelle ces
deux zones subalpines, Préalpes, Alpes calcaires, chaînes
secondaires. Des roches éruptives, relativement récentes,
ont pénétré au milieu de ces dépôts sédimentaires fortement
mouvementés. Une formation détritique, mal
^ Noë, Ceologische Uebersichtskarte der Alpen, Wien, Ed. Holzel,
1890.
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