ments et renversements de la dent de Mordes (fig. 4) et
ceux des Diablerets b
A la Jungfrau et sur plusieurs stations de l’Oberland
bernois, des coins de terrains jurassique et tertiaire ont
été pincés dans le gneiss par des plissements de couches
dont les bizarres affleurements ont été mis à jour par des
érosions et des effondrements (fig. 3).
Les géologues ont admis très difficilement la possibilité
de ces étranges dispositions stratigraphiques ; on a
même nié la réalité de ces renversements de couches et
de plis, et, pour résoudre les problèmes posés, on a cherché
d’autres explications, au premier abord plus rationnelles.
Ainsi à Petit-Coeur, en Savoie, Élie de Beaumont,
pour expliquer la superposition de couches plus anciennes
au-dessus du lias et l’interversion des séries de
fossiles, préférait admettre la persistance de la fiore
houillère pendant l'époque liasique ! Mais il a bien fallu
se rendre enfin à l’évidence, quand on a constaté la fréquence
de ces refoulements exagérés. Dans toutes les
Alpes, les exemples en sont nombreux.
M. Marcel Bertrand en a signalé même au milieu des
montagnes peu élevées de la Provence. C ’est donc un
phénomène normal !
Les pressions latérales exercées sur les roches n’ont
pas engendré toujours des résultats aussi grandioses que
ceux que nous venons de décrire, mais bien souvent
* Renevie r, Monographie des Hautes-AIpes Vaudoises
pour la carte géologique suisse, XVR livraison, p. 287, 1890).
elles ont modifié simultanément leur structure intime.
Sous l ’action des efforts horizontaux et de la pesanteur
des masses rocheuses supérieures, il s’est effectué
de nombreuses fissures que M. Daubrée a nommées
Diaclases \ et même un clivage ardoisier dont les plans
de séparation n’ont aucun rapport avec les délits ou
joints de la roche. Cette transformation d’une roche
compacte en ardoise est d’autant plus apparente que tout
l’ensemble des couches a été plus énergiquement
plissé. En soumettant des masses argileuses à d’énormes
pressions, M. Daubrée ^ a obtenu de semblables fissures.
Cette démonstration expérimentale ne laisse aucun
doute sur l ’origine de ces feuillets et de leur laminage.
Tout le long de l’échelle des formations géologiques,
les terrains ont été froissés, contournés, laminés. Il est
donc naturel de trouver partout dans les Alpes des
ardoises de même origine, depuis le terrain houiller, le
lias, jusqu’à l’éocène de Matt, canton de Claris. Dans les
couches soumises à de si grandes pressions, les fossiles
sont déformés b D’autres fois ces énormes pressions
ont donné aux roches une structure finement cristalline.
Dans les Alpes Centrales, au Saint-Gothard, au mont
Blanc, au Pelvoux, etc., des roches granitoïdes s ’élèvent
1 Daubrée, Bull. Soc. géol., 3® s é r . , t . VII, p. 140, 1 8 7 9 ; ! . IX,
P- 559) *881. ^ , . , , .
2 Daubrée, syulhéliques de geologie expenmeutale, p. 416,
3 C f . Daubrée, op. cit., p. 420 etseq.
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