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reste encore un très grand nombre. Quelques-uns sont
ornés de cupules ou d’écuelles et semblent avoir été des
monuments mégalithiques.
M. David Martin a dressé un catalogue de plus de
soixante blocs répartis autour de Gap.
Dans le Champ-Sarrazin, on voit un bloc de quartzite
de 125 mètres cubes (fig. 47). Citons encore la Peyra-
Reinarda, bloc de grès nummulitique de 63 mètres cubes
(fig. 48).
La Peyra-de-la-Condamine, bloc de calcaire de Val-
haute, de 3375 mètres cubes, après un parcours de
95 kilomètres, est venu s’échouer entre la Roche des
Arnaud et les Baux. Au midi de Gap, on voit un magnifique
fragment de gneiss dioritique, cubant 900 mètres,
venu de la Vallouise, située à 1 17 kilomètres de là. Des
blocs de 400 mètres cubes, de 743 mètres cubes, de 880
mètres cubes, la Peyra-Fourtiara, la Peyra-Ossel, la
Peyra-dou-Baïle et des infinités d’autres apparaissent
entre Gap et le Champsaur.
Ailleurs, entre Gap et la Rochette, M. D. Martin cite
des blocs erratiques de 1000, 1100 et 6000 mètres. Il
signale même, près d’Embrun et de Guillestre, des blocs
monstres de 10 à 12.000 mètres cubes dont les dimensions
rappellent le volume du bloc d’Arkésine du Steinof,
canton de Soleure, de 2230 mètres cubes, ainsi que
celui des blocs de granite rouge de i i .o o o à 14.814 mètres
cubes, au Luegiboden, près d ’Interlaken *.
1 Alph. Favre, Notice sur la conservation des blocs erratiques, etc,
(Arch, des Sc. de la Bibl. universelle, nov. 1876, t. LVI l , p. 184).
Il résulte, des recherches du même observateur, que
c ’est le glacier de la Durance qui a déposé les spilites
et les roches primitives q u ’on trouve disséminées dans
les dépôts erratiques de Gap, àBayard, ainsi que les marbres
roses et les quartzites q u ’on voit dans les moraines
de la Rochette et sur les pentes de Bayard jusqu’à
Poligny dans la vallée du Drac, puisque ces dernières
roches n’affleurent pas dans le Champsaur*. Espérons
que M. le Conservateur du musée de Gap complétera ces
premiers linéaments et mènera à bonne fin ses con-
sciencieusesétudes sur les Périodes diluvio-glaciaires dans
la vallée de la Durance.
Depuis longtemps déjà, M. Scipion Grasa cité, dans la
haute vallée de l’Ubaye, des blocs épars, des protogines
à feldspath rose, et de gros blocs de grès nummulitique
dans la vallée du Verdón, aux environs d’Allos et de
Colmars. Cette vallée et celles de la Bléone, de l’Asse,
du Bes, de l’Ubaye, sont tapissées de lambeaux de terrain
glaciaire erratique, et dans la vallée de la Durance, à
Beaulieu, il a signalé de gros blocs de protogine de la
Vallouise.
D’après M. de Saporta, la limite extrême de l ’erratique
du bassin de la Durance doit être près de Sisteron, et,
depuis cette station jusqu’à la mer, il n’y aurait aucun
vestige de l’appareil glaciaire intact. De son côté.
„■.•¡R-
* David Martin, Excursions géologiques dans les montagnes de
l ’Embrunais (B u ll, de la Société d ’études des Hautes-Alpes, 1887, n® 24,
p. 17) (tirage à part) .