que le soleil et le vent ramènent la lumière autour de
lui. Nous le savons par expérience !
Souvent dans des conditions particulières d'éclairage,
les brouillards présentent des effets de mirage aussi
beaux, aussi curieux que les fantômes du Brocken (fig.
50) dansles montagnes du Harz. On en a cité des exemples
au Rigi, dans les Alpes Rhétiques, les montagnes
d’Appenzel, etc., etc.
Dans les grandes Alpes Françaises et dans leurs chaînes
secondaires, nous ne pensons pas qu’il se manifeste des
effets fantastiques analogues. Néanmoins les brouillards
peuvent produire parfois des phénomènes intéressants et
curieux. Ainsi, en automne, du sommet du Molard de
Don ( 12 19*” ), à l ’ouest de Belley, nous avons vu, par de
belles matinées, des masses énormes de brouillards,
chassées par un léger vent du nord, s’avancer dans la
vallée du Rhône et envahir tout le grand cirque ouvert
devant elles, au delà du défilé de Culoz. Lorsque cette
vaste dépression était comblée par ces masses de vapeurs
aussi blanches que la neige et la glace, les crêtes et les
pics les plus élevés des montagnes voisines émergeaient
seuls, comme des îles et des îlots, au-dessus de ces
nappes humides, comme ils l ’avaient fait à l’époque
quaternaire, au-dessus de la mer de glace qui avait
recouvert presque tout le pays.
Plus au sud, les brouillards s ’avançaient dans le
bassin du Bourget, et quand ils avaient atteint un certain
niveau, ils se déversaient en immenses cascades,
en bas des échancrures de la chaîne de la Dent du Chat
F ig. 50. — Spectres du Brocken.