GEOLOGIE D Y N AMIQ U E
de Mâcon àCharolles, il s ’est formé un immense anticlinal
à grande courbure, dont la clef de voûte s’est effondrée
et dont les bords découpés par des failles constituent
des gradins qui sont devenus les principaux chaînons de
la contrée.
Au moment du dernier soulèvement des Alpes, le//ors/
du Plateau Central n’est pas resté complètement immobile,
comme on serait tenté de le croire tout d ’abord ; il a
subi en quelque sorte des actions réflexes. II a été lui-
même ébranlé par le contre-coup des grands soulèvements
alpins, et on y a reconnu des failles, des ondulations du
même âge.
Ces considérations sont trop générales pour nous
suffire, et nous allons essayer d’étudier un peu plus intimement
la structure géologique de la grande chaîne des
Alpes Occidentales, en en donnant une coupe passant
par des stations décrites depuis longtemps par Ch. Lory*
et étudiées avec ses amis l ’abbé Vallet, M. Louis Pillet et
par leurs continuateurs. Nous commencerons par la
chaîne centrale, et nous exposerons ensuite rapidement
les dispositions des terrains des chaînes subalpines ou
secondaires, ainsi que celles des plateaux et des plaines
du bas Dauphiné *.
1 C f . Ch. Lory, Lssai sur la structure géologique de la partie des
Alpes comprise entre le mont Blanc et le mont Viso (B u ll. Soc. géol.
de France, 2® sér., t. XXIII, p. 482, 1866). — Carte géologique du
Dauphiné, 1858; Description géologique du Dauphiné, i860.— Ch.
Lory, M. L. Pi llet et l ’abbé Vallet, Carte géologique du dépariement
de la Savoie, 1869. — Ch. Lory et ses continuateurs. Carte géologi-
quede la France au 80.000^. — M. Marcel Bertrand, jVo/Û'c sur l ’expo-
ZONE S PRINC IPA LE S DE L A CHAINE DES G R A N D E S A L P E S 7 3
Envisagée dans son ensemble, la chaîne centrale est
composée d’une série considérable de roches cristallines
agoïques, dont les sommets élevés donnent, sur des lignes
de grande étendue, le principal caractère à tout cet
ensemble. Des séries de schistes sont adossées à ces
roches ; à un niveau stratigraphique supérieur, des grès
à anthracite très développés représentent les formations
houillères; des dépôts triasiques, relativement peu importants
sur les rebords occidentaux, se développent de plus
en plus près des parties centrales et offrent alors un
faciès particulier, local, le faciès alpin. Puis on voit, appliqués
sur les roches anciennes, des placards de lias noirâtre,
très mouvementés, souvent peu étendus et fort
dénudés. Cette roche, singulièrement modifiée par le
dynamo-métamorphisme passe à l’ardoise. Dans certaines
régions, le lias est plus puissant, mais les calcaires de
Briançon, considérés d ’abord comme basiques, se rattachent
maintenant au trias. Les fossiles sont généralement
rares et déformés, et dans certaines stations ils
semblent appartenir aux divers niveaux de cet étage. Les
formations crétacées et miocènes manquent complètement
dans la grande chaîne, et les terrains tertiaires n’y
sont représentés que par des lambeaux assez étendus de
formations éocènes, calcaires à nummulites. M. Ch. Lory
a divisé l’ensemble de la chaîne centrale en quatre zones
que nous allons successivement passer en revue*.
sition de la carie géologique détaillée de la France. Ministère des
travaux publ ics, 1889, etc., etc.
* C/. M, de Lapparent, Traité de géologie, 2® éd., p. 1403 et suiv.
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