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4 6 s o u l è v e m e n t d e s A L P E S
D’ailleurs, relativement au sujet qui nous occupe,
nous devons être d’autant plus à l’aise, que MM. Suess
et Neumayr, malgré leurs préférences pour les effondrements
verticaux, avouent que, dans la formation du
Jura et des Alpes, les phénomènes de plissement, de soulèvement,
brillent de tout leur éclat !
Notreliberté ne serait pas aussi grande, si nous avions
à parler de la chaîne des Vosges, pourtant très voisine
des Alpes. 11 nous faudrait prendre un parti et choisir
entre les deux Écoles.
Pour les disciples d ’Élie de Beaumont, les Vosges sont
un grand anticlinal produit par soulèvement relatif, et
rompu en son milieu avec effondrement de la c le f de
voûte, qui, par suite de la tension qu’elle subissait, avait
été, dès l ’origine, la partie la plus faible du massif.
L’École autrichienne et notre savant confrère, M. Bleicher
% ne voient, dans les chaînes jumelles de la Forêt-
Noire et des Vosges,que deux Horste inébranlables, entre
lesquels un long effondrement linéaire, limité par deux
failles parallèles, a creusé la vallée du Rhin (fig. i). En
même temps, en dehors de ces deux môles, tout s’effondrait
verticalement, ainsi que le prouve la disposition de
nombreux paquets de terrains sédimentaires qui sont
serrés entre des failles parallèles, et dont les niveaux
supérieurs s ’abaissent progressivement à l ’ouest d ’un
côté, et à l ’est de l’autre.
i Bleicher, Les Vosges, p . i 6 . Bibholbhque scienlifique contemporaine,
1890.
V A L L É E DU RHIN 47
Grâce à la détermination précise de notre sujet, nous
pourrions échapper à l ’alternative de faire un choix entre
les deux systèmes ; nous tenons pourtant à avouer franchement
que les théories adoptées par M. de Lapparent
nous paraissent assez rationnelles pour que nous nous
placions parmi les disciples de l’École française !
L’examen superficiel de la chaîne des Alpes, que nous
avons fait à propos de l’orographie alpine, ne peut nous
F ig . i . — Coupe de la vallée du Rhin.
Coupe transversale théorique des Vosges, de la Forêt-Noire, de la vallée du
Rhin, d’après M. le professeur A ndreæ. (Fig. 4. Eine iheoreiiscbe Reflexion
üb.r... . Réunion de médecins et de naturalistes à Heidelberg, 1887 ) —
I. Formations archéennes et paléozoïques plissées, le permien inclus, constituant
les piliers du Horst (direction générale à peu près NE SO) . — Formations
mésozoïques composées en majeure partie, au-dessus des piliers du
Horst, de grès vosgien. — 3. Tertiaire disposé en coin, fissuré du côté
gauche par glissement (épaisseur exagérée), recouvert par le diluvium.
H. failles principales. N, failles secondaires. V, failles latérales qui ont
provoqué la forme de gradins sur les versants lorrain et war tembergeois
des deux chaînes.
suffire pour prouver l’unité de formation de cette
chaîne, malgré la constatation de 1 arrangement symétrique
de tous les éléments de ce massif. Nous allons
donc essayer de rendre cette unité encore plus évidente
en disant que tout le long de la chaîne des Alpes, la
disposition et le classement stratigraphiques des teirains
qui en forment la bordure extérieure, indiquent claire•
lit